Le potentiel éolien est important dans les régions du sud du pays l De nombreuses régions reculées dépourvues d'électricité pourraient en profiter. On a jusque-là souvent entendu parler d'énergie solaire en Algérie. A juste titre d'ailleurs, puisqu'il s'agit d'un des pays les plus ensoleillés au monde et que les panneaux photovoltaïques peuvent s'acquérir à moindre coût depuis la crise financière. Mais cette fois-ci, il s'agit d'énergie éolienne, avec la tenue du 1er séminaire méditerranéen à Bou Ismaïl, dans la wilaya de Tipasa. Donc, l'honneur est au vent lors de cette première rencontre où se sont retrouvés des chercheurs du Canada, de France, d'Italie, du Maroc, de Tunisie et d'egypte, mais également des entreprises comme Sonelgaz, Naftal, Algérie Télécom, Sonatrach et bien d'autres encore. Sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le séminaire doit faire le point sur les dernières technologies et la possible coopération dans le secteur. Mais, justement, où en sommes nous en matière d'énergie éolienne ? Nous avons appris qu'il est question de produire nos propres panneaux solaires en Algérie, en sera-t-il de même pour l'énergie éolienne ? L'Algérie possède-t-elle un potentiel « éolien » ? Dans le bulletin des énergies renouvelables de juin 2003, on peut lire que « le Sud est caractérisé par des vitesses plus élevées qu'au Nord, plus particulièrement le Sud-Ouest avec des vitesses supérieures à 4 m/s, dépassant la valeur de 6 m/s dans la région d'Adrar », dans un article de Lilia Hamane sur les ressources éolienne. Le sud est dans le vent Dans le Nord, la vitesse est au contraire peu élevée avec l'existence de micro-climats sur les sites côtiers d'Oran, Béjaïa et Annaba, ainsi que sur les Hauts-Plateaux de Tiaret et d'El Kheiter et dans la région délimitée par Béjaïa au nord et Biskra au sud. Mais les saisons marquent aussi des différences entre les régions, et contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas en hiver qu'il y a le plus de vent, mais plutôt au printemps, sauf pour Tiaret où le vent faiblit plutôt en été. Ce qui est intéressant de constater, c'est que le vent est à peu près stable tout au long de l'année vers Annaba, Biskra et Adrar. Cela a son importance lorsqu'il s'agit de placer un système de conversion d'énergie éolienne. Un plus pour les régions isolées « Il serait intéressant d'envisager l'application de systèmes de conversion de l'énergie éolienne pour des régions isolées possédant un potentiel éolien appréciable. La région du Sud-Ouest présente toutes les caractéristiques de sites candidats à l'exploitation de cette énergie », relève Mme Hanane. Par des méthodes de calcul retenant la vitesse du vent, sachant que le vent est généralement capté à des hauteurs supérieures à 10 mètres, et en se basant sur la puissance de production d'un aérogénérateur d'une puissance nominale de 200 kw, l'auteur a pu déterminer le nombre de foyers pouvant être alimentés par l'énergie éolienne en appliquant cette méthode. Ainsi, il a été constaté qu'un aérogénérateur de 200 kW peut alimenter 673 foyers sur le site de Tindouf et 871 foyers à Adrar, à hauteur de 30 mètres pour l'éolienne. Alors qu'attend-on ? L'énergie éolienne est une énergie abondante et propre avec peu d'impact sur l'environnement. Le temps de réalisation d'une centrale éolienne est relativement court et sa durée de vie est longue. Mais cela coûte cher. Les équipements produisent du bruit et l'énergie obtenue ne se stocke pas. On se souvient de l'annonce faite en 2008 par Sonelgaz de débloquer 30 millions de dollars pour le premier projet d'énergie éolienne dans le pays. Le projet qui devait se réaliser près de Tindouf avait intéressé les sociétés française et canadienne, Vergnet et RSQW international. Mais depuis, plus aucune nouvelle, et le domaine éolien semble connaître un statu quo que le vent n'a pas pu bousculer.