Entamée au mois de mars 2004 pour ne durer que quelques mois, l'opération de démolition des immeubles menaçant d'effondrement dans le quartier de Belouizdad, n'a pas finalement livré tous ses secrets. Les travaux qui auraient coûté un peu plus d'un milliard de centimes, selon les chiffres communiqués à l'époque par les services de la Direction de l'urbanisme (DUC), n'ont finalement pas touché tous les immeubles initialement classés sur liste rouge. Même si la procédure a été réalisée selon la réglementation en vigueur avec la parution d'un appel d'offres dans la presse en février 2002 et a fait l'objet au préalable d'une étude visée par les services du contrôle technique des constructions CTCest, elle ne manquera pas de susciter des remous et de vives réactions au sein de la population du quartier, notamment les propriétaires des maisons qui s'y sont opposés aux décisions de démolition. Une année après, la situation qui prévaut dans les lieux qui connaissent une réelle dégradation continue toujours d'alimenter les débats, alors que trop d'interrogations restent jusqu'à présent sans réponse. Rappelons que parmi les huit bâtisses classées par les services de la DUC, dont certaines ont été évacuées par la force, cinq seulement, localisées dans les rues Kerrouche Abdelhamid, les cousins Boufennara, Belakroune Mohamed et Idir Youcef ont été réellement démolies. Trois autres immeubles, ayant toujours les énormes croix rouges, signe d'un danger d'effondrement, situés dans les rues Kerrouche Abdelhamid, Saïfi Aïssa et Benhlassa ne connaîtront pas le même sort bien qu'ils aient été évacués. Pour la première bâtisse, le litige porté devant la justice par le propriétaire contre les autorités locales semble loin de connaître son aboutissement. Le maître des lieux qui insistait sur le choix de l'entreprise qui se chargera de la démolition réclame toujours un dédommagement pour les dégâts qu'il déclare avoir subi lors de l'évacuation forcée de ses locataires. Chose que l'APC de Constantine n'entend pas de la même oreille. Pour le second cas, le bâtiment échappera à l'action des masses suite à une contre expertise qui aurait été présentée par son propriétaire. Ce dernier parviendra à faire déjouer les plans des services concernés les obligeant à revoir leur copie. Concernant, l'immeuble de la rue Benhlassa, les riverains ne comprennent toujours pas le fait qu'il soit épargné bien qu'il menace de s'effondrer un jour surtout qu'il se trouve sur une pente à forte inclinaison. A cela, il faudra ajouter le problème des locaux commerciaux, restés en suspens, surtout que les propriétaires exigent de fortes indemnisations. Cet état de fait rappelle aux esprits le cafouillage avec lequel les autorités ont mené une opération mal étudiée pour porter atteinte au tissu urbain dans une cité qui devient invivable. A la place des immeubles disparus naîtront des terrains vagues sortis d'un tableau kafkaien, des terrasses qui ne serviront à rien et des escaliers qui donnent sur le vide. Les projets d'aménagement tant annoncés par les autorités de la ville se sont avérés être une illusion. On finira par transformer un des fleurons de la ville en un immense parking, alors que le seul square du quartier est perdu à jamais.