Ce dimanche 7 avril 2019 sera un nouveau jour de mobilisation pour la diaspora algérienne à Paris (place de la République) en soutien à la révolution citoyenne du 22 février, toujours en cours dans notre pays. Or, il marque également le 32e anniversaire de l'assassinat d'Ali Mécili, avocat et dirigeant du Front des forces socialistes (FFS). À cette occasion, sa veuve Annie et ses enfants (Yalhane et Léa) seront présents au rassemblement de la communauté algérienne «avec une seule préoccupation : témoigner de notre solidarité». Avec l'aide de leurs amis, un petit chapiteau y sera installé pour exposer des photos et des textes du regretté Ali Mécili. Se passant donc cette année de la traditionnelle cérémonie de recueillement au cimetière Père Lachaise, qui dure pourtant depuis1988, la famille Mécili a expliqué dans un communiqué que sa présence à la manifestation parisienne est sa façon de rendre hommage au combat de feu Mécili qui, après avoir lutté pour l'indépendance, a sacrifié sa vie pour une Algérie démocratique et un Etat de droit, notamment aux côtés de Hocine Aït Ahmed. «Quel plus bel hommage rendre à [eux] ainsi qu'aux millions d'Algériens qui, aujourd'hui, avec une grande maturité, s'inscrivent dans le même combat, les mêmes idéaux ? Nous ne pouvions que nous joindre à leurs voix pour célébrer l'espoir qu'ils ont fait renaître d'un avenir meilleur. Une ère nouvelle vient de s'ouvrir qui rendra sa souveraineté et ses libertés au peuple algérien», lit-on dans le document, introduit par une citation du fondateur du FFS décrivant l'engagement inconditionnel de son compagnon de route en faveur de toutes les causes des peuples opprimés : «Là où des hommes vivent, souffrent et résistent de toutes les forces qu'ils arrivent à soustraire à la domination et à l'humiliation, l'esprit d'Ali est là.» Alors que l'impunité et le déni de justice demeurent depuis la date funeste du 7 avril 1987, pérennisés en 2015 par le non-lieu confirmé par la justice française, la nation qui s'éveille redonne espoir aux proches de Mécili qu'«un jour, sûrement, justice sera rendue à Ali Mécili». Le premier pas dans cette direction pour l'Etat algérien de demain serait certainement de définir toutes les responsabilités dans l'exécution du projet criminel contre un ancien moudjahid digne de ce nom.