Les étudiants résidant dans la cité universitaire 8 Décembre 1971 ont manifesté leur mécontentement, samedi soir tard dans la soirée, en installant des barricades et en brûlant des pneus pour bloquer pendant une longue période la circulation au niveau de la voie rapide qui jouxte ladite cité et relie la cité Kouhil Lakhdar au plateau de Aïn El Bey. Cet énième mécontentement estudiantin est survenu à la suite de regrettables incidents qui ont eu pour théâtre la résidence universitaire elle-même, et où un étudiant a été grièvement blessé à la main après avoir été, nous dit-on, agressé par un agent. Les raisons de cette agression sont restées inconnues, mais ce qui est clair par contre, c'est que la chose n'a pas été du tout appréciée par des centaines de résidants qui sont sortis dans la rue manifester leur colère et défier les agents de l'ordre qui veillaient à ce qu'il n'y ait pas de débordement et que ces regrettables évènements ne prennent pas une autre tournure. Quelques émissaires essaieront en vain de raisonner les protestataires trop excités. Les étudiants se permettront même de provoquer les agents de l'ordre en répétant un sinistre slogan « alayha nehya oua alayha... » Ces derniers étonneront tout leur beau monde en chantant aussi quelques chansons dignes des hooligans « On va tout casser sur notre passage ». Les discussions avec quelques agents de l'ordre et le directeur de ladite cité n'ont pas atténué la volonté des résidants de tenir tête à leurs « antagonistes. » Pour la victime par contre, on saura qu'elle a été très vite transportée au CHU pour y recevoir les soins nécessaires et éviter des complications, alors que l'on n'a pas pu connaître l'identité de l'agresseur ni les motifs réels de l'agression. Malgré la présence d'une force de dissuasion imposante, les résidents ont tenu à faire une démonstration de force, en prouvant leur fermeté et leur volonté d'aller aussi loin que possible pour défendre leur droit à la sécurité dans la résidence, puisque leur protestat dura plusieurs heures jusque très tard dans la nuit et bon nombre d'automobilistes ont dû rebrousser chemin. Les étudiants n'ont regagné leurs chambres que vers de minuit, après des heures et des heures de tractations avec les responsables de la sécurité et le directeur de ladite cité.