Des enfants appelés « Negacha » (piocheurs) sont exploités par des transporteurs de ciment sur une rue parallèle à la cimenterie, au sein même de la zone industrielle d'Oued Sly. Un trafic de genre nouveau se déroule en plein jour à l'intérieur de la zone industrielle d'Oued Sly, laquelle est pourtant censée être protégée par une armada d'agents de sécurité. Des enfants appelés « Negacha » (piocheurs) sont exploités par des transporteurs de ciment sur une rue parallèle à la cimenterie, au sein même de ladite zone. Ils sont « recrutés », l'espace de quelques heures, pour racler le fond des camions cocottes qui reviennent dans la zone après le déchargement du ciment au profit d'acquéreurs. Nous avons assisté à ce « marché », vendredi dernier, lors d'une visite à la cimenterie pour un autre sujet. Des adolescents et même des mineurs sont à pied d'œuvre depuis les premières heures de la matinée ; ils pénètrent à l'intérieur de la cocotte sans aucun moyen de protection car les « patrons » ne se soucient guère des risques d'asphyxie et de maladies respiratoires auxquels ils sont exposés. Les « Negacha » passent en effet des heures à remplir des sacs de 50 kg en vrac dans des conditions infernales. Ils en ressortent épuisés et le corps plein de ciment avec, au bout, la modique somme de 10 DA par sac rempli ! Celui-ci est pourtant revendu quelques instants après à 300 DA aux utilisateurs qui arrivent de partout. Un jeune, accosté juste après l'opération, nous a confié qu'il fait ce « métier » tous les weekends pour subvenir aux besoins de sa famille. « Je suis l'aîné d'une famille nombreuse démunie et je dois, au péril de ma vie, faire ce travail pour que je puisse faire vivre ma famille et poursuivre ma scolarité », nous a-t-il déclaré. La précarité des conditions sociales semble avoir poussé nombre d'entre eux à exercer cette activité illégale et assez préjudiciable à leur santé.