Quelles relations entretiennent les hommes de théâtre algériens avec le célèbre auteur dramatique, théoricien de l'art et metteur en scène allemand, Bertolt Brecht (1898-1956) ? C'est à cette question que le dramaturge Chérif Ladraâ tente d'y répondre avec un ouvrage de 168 pages. Le livre vient de paraître chez Makamat de l'édition, de la diffusion et de la publicité, sous le titre Brecht et le théâtre algérien, l'exemple de Brecht et de Abderrahmane Kaki. L'ouvrage écrit et édité en langue arabe est d'une grande érudition et il est basé sur une étude richement documentée. Ladraâ n'a lésiné ni sur l'effort ni sur le temps pour arriver à l'affirmation disant que « l'adaptation du modèle brechtien par le théâtre algérien n'a pas été une simple substitution » du théâtre de Brecht au modèle traditionnel occidental. Chérif Ladraâ a divisé son ouvrage en trois parties. La première est un survol analytique de l'histoire du théâtre algérien à partir de sa naissance. L'auteur y analyse ses sources, ses emprunts, son évolution et sa transformation, dès lors qu'il rencontre Brecht. La deuxième partie se penche sur l'expérience de Abderrahmane Kaki. La troisième s'attarde longuement sur une étude expérimentale comparative des démarches de Brecht et de Kaki. L'étude de Ladraâ se veut également pratique en ce sens que l'ouvrage s'adresse en premier lieu aux nouvelles générations. L'auteur dit à ce propos : « la réactualisation de l'exemple de Kaki ou de celui de Rouiched, Kateb Yacine, ou Alloula est plus que nécessaire pour la nouvelle génération des hommes de théâtre algériens. » Essayiste, Chérif Ladraâ est l'auteur de plusieurs écrits sur le théâtre. Il est également le dramaturge qui s'est distingué notamment par Djeha, une comédie sur l'intellectuel arabe. Il a en préparation une autre pièce qui traitera de la situation tragique de cette catégorie sociale, à travers le cas du célèbre intellectuel d'origine palestinienne, Edouard Saïd. Chérif Ladraâ Brecht et le théâtre algérien, l'exemple de Brecht et de Abderrahmane Kaki, éditions Makamat, 168 P. prix 370 DA