Un ouvrage ou plutôt un outil culturel est disponible sur les étalages des librairies, édité aux Editions Alpha destiné au large public. Le livre «Kaki, le dramaturge de l'essentiel», que les auteurs, Abderrahmane Mostefa et Mansour Benchehida, ont publié en 2006 à Alger, est un travail littéraire sur la mémoire, la reconstitution du 4e art sur une période cruciale de l'histoire contemporaine artistique en Algérie. Ce livre de 234 pages est tel un répertoire bibliographique et un travail de collecte, de recherches de longue haleine sur la vie mouvementée du célèbre dramaturge Abderrahmane Kaki. Raconter Kaki, selon ces deux auteurs «C'est décrire ses errements, ses incartades plutôt que de cerner un itinéraire dans le moule systématique d'une vision philosophique ou d'une école». A travers cet ouvrage, il n'est pas malaisé de constater que l'objet de cette démarche est de valoriser ce patrimoine, des artistes de la trempe d'Abdelkader Alloula ou d'Abderrahmane Kaki notamment, une sorte de promotion de la culture pour le grand public. Kaki est l'un des rares hommes de théâtre qui ont tenté de mettre le théâtre au diapason des mutations socioculturelles et intellectuelles du pays. Certains chroniqueurs voient en Kaki l'artiste complet qui a tenté d'amender la structure théâtrale, toujours à l'écoute tant du public que des petites gens, avec comme moyens la simplicité du verbe et le génie populaire, et comme unité de but théâtraliser les faits de société. Abdelkader Ould Abderrahmane, dit Abderrahmane Kaki (1934-1995), est l'une des grandes figures du théâtre algérien des années soixante et soixante-dix. Metteur en scène et auteur, né à Mostaganem, il fait ses classes dans le théâtre amateur, devient instructeur d'art dramatique et fonde sa propre troupe en 1958. Durant cette période, il adapte et met en scène Plaute, Carlo Gozzi, Eugène Ionesco et Samuel Beckett, avant de monter Avant-théâtre qui regroupe trois de ses propres textes. Considéré comme l'un des pères du théâtre maghrébin contemporain, Abderrahmane Kaki a été gratifié à maintes reprises à Tunis, Berlin et au Caire. Ceux qui l'ont connu et côtoyé garderont de lui l'image d'une personnalité simple et dotée d'une grande générosité. Celle d'un homme au grand talent. ‘'Kaki, le dramaturge de l'essentiel'', Editions Alpha, 234 pages, Prix public : 600 DA