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Du Bertolt Brecht à l'algérienne
Représentation théâtrale de la coopérative El Dik de Sidi Bel Abbès au TNA
Publié dans La Tribune le 02 - 06 - 2008

C'est bien à du Bertolt Brecht qu'a eu droit le public du Festival national du théâtre professionnel pour la programmation des pièces en compétition samedi dernier. Et pas de la moindre des façons. Du Bertolt Brecht à l'algérienne !
C'est la coopérative El Dik de Sidi Bel Abbès qui a fait vibrer les planches du Théâtre national algérien (TNA) en offrant un aperçu de l'univers brechtien aux amateurs du 4e art. Le TNA n'était pas archi comble mais les férus de théâtre ont tout de même répondu présent à l'appel du spectacle et du divertissement.
Au menu de la soirée, la pièce Maître Puntila et son valet Matti qui a été mise en scène, en 1948 à Zurich, sur une thématique ayant inspiré bien des dramaturges : les rapports entre maître et valet, dominé et dominant, qui mettent n relief la lutte des classes. Ainsi, les comédiens Ben Chemissa Hocine et Ben Chemissa Kada ont
interprété cette œuvre allemande en arabe dialectal. Imprégnée de références bien de chez nous et non sans humour les deux comédiens ont su captiver le public. Selon le concept de distanciation de Brecht lui-même, le comédien fera une entrée poétique en adressant à son public, une invitation au voyage. Un concept qu'il a introduit dans le théâtre pour inciter les spectateurs à prendre de la distance par rapport à la réalité qui leur est montrée, pour aviver la conscience et surtout susciter des réflexions.
C'est ensuite l'histoire d'un riche terrien finlandais, Puntila, administrant généralement cruellement son domaine et ses gens qui défilera sous les yeux du public présent. Jusque-là, tout est simple. Mais Brecht complexifie sa
création et ses personnages et la coopérative de Sidi Bel Abbès veut tenir le pari de la fidélité. Elle nous donnera donc à voir, un Puntila cruel mais auquel il arrive de s'épancher et de devenir tendre, humain et même sensible. Et ce n'est qu'à travers l'ivresse que sont exacerbées ces qualités.
Plus d'une heure durant le public algérois aura donc droit aux élucubrations capiteuses de Puntila et de Matti. Dans une ambiance à la fois burlesque et grave, les deux comédiens parfaitement imprégnés de leurs
personnages emploieront l'arabe dialectal, le français et l'arabe littéraire pour captiver les spectateurs. Et comme le public algérien réagit facilement à l'humour, l'accrocher n'a pas été pour eux une tâche harassante.
Le théâtre de Bertolt Brecht a surtout marqué par son projet de distanciation.
Les comédiens de Sidi Bel Abbès ont adopté différents procédés pour lui être fidèles et créer l'effet d'étrangeté cher à Brecht, dont le fait de s'adresser au public, d'introduire des parties chantées et d'utiliser le décor de diverses façons qui mettent en exergue sa part artificielle…
Dans cette pièce, le dramaturge allemand voulait montrer qu'au-delà de la dimension humaine, seuls l'argent et le pouvoir pouvaient permettre de transgresser les lois (entre autres, celle de l'interdiction de la vente
d'alcool en Finlande).
Mais la question qu'on ne peut manquer de se poser est : Pourquoi du Bertolt Brecht ? Et pour dire quoi ? Difficile d'y répondre tant l'aspect burlesque du jeu des deux comédiens a pris le pas sur les éventuelles portées qu'aurait pu avoir la pièce. D'autres questions s'imposent. Pourquoi une adaptation pour mettre en scène ce que devraient être nos préoccupations non une création 100% algérienne ? Le théâtre algérien manquerait-il aussi cruellement d'auteurs ou est-ce seulement qu'on n'a pas su les trouver et les exploiter ? Ces questions, qui méritent d'être posées, devraient susciter des réflexions et ouvrir des voies de prospection. Il faut, certes, tenter d'y répondre, mais prudemment, pour ne pas s'enliser dans des conclusions hâtives !
F. B.


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