En ce 8e vendredi de manifestation, des milliers de personnes ont investi les rues des différentes villes de la wilaya de Mascara pour exiger le départ d'Abdelkader Bensalah, chef de l'Etat par intérim. «Le peuple ne veut pas de Bensalah président, il fait parti de Issaba», «Ni Bensalah, ni Belaiz, dégages tous», «Non au pouvoir de la mafia» et «Ni Salah, ni Bensalah», scandaient les manifestants, en parcourant les principales artères de la ville de Mascara. Sous les regards des policiers présents en force sur les lieux, les manifestants de toutes les couches sociales, n'affichant aucune appartenance politique ou syndicale, se sont montrés très fermes et déterminé que jamais à poursuivre leur mouvement de protestation populaire jusqu'à la chute du système. «Nous continuerons à manifester jusqu'à ce que ce système en place dégage. Même leur répression policière nous ne fera pas reculer. Ils doivent obéir au peuple source de tout pouvoir», nous dira un fonctionnaire de la Santé accompagné de ses enfants. Les manifestants mécontents ont tiré à boulets rouges sur le général-major, Ahmed Gaïd Salah. «C'est un homme au double langage. Pourquoi il ne chasse pas la bande mafieuse au pouvoir ? Qui a ordonné aux policiers à réprimer les manifestants ?», s'interroge un étudiant universitaire. En passant devant le siège de la wilaya, sis à l'avenu Belhasna Derouiche, les manifestants ont observé une halte où ils ont scandé des slogans en faveur de Hadj Ghermoul, membre du Comité national pour la défense des droit des chômeurs (CNDDC), en prison depuis le 29 janvier dernier, jour de sa comparution immédiate devant le tribunal de Mascara après avoir exprimé son refus au cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika. La répression policière a été vigoureusement dénoncée par les manifestants tout au long de leur parcours. «Pourquoi ces policiers répriment leurs frères qui veulent en finir avec cette Issaba (mafia du pouvoir) ? Notre mouvement est pacifique et la répression policière doit cesser», dira un autre étudiant universitaire drapé de l'emblème national. Contrairement aux sept précédents vendredis de manifestation où la marche se fini à la Place Emir Abdelkader, en plein centre-ville de Mascara, cette fois-ci, les manifestants ont décidé de la terminer à une autre place nouvellement achevée qu'ils l'ont baptisée «Place de la liberté.»