La journée de dimanche a été marquée par plusieurs mouvements de protestation de la population de la wilaya de Biskra. Réclamant leurs logements sociaux qu'ils attendent depuis des lustres, des dizaines de bénéficiaires de cette formule d'accès à une habitation décente se sont rassemblés devant le siège de la wilaya pour dénoncer les retards et les promesses maintes fois remises aux calendes grecques des autorités locales de mettre à leur disposition un lot de logements sociaux situés dans la zone ouest, où 2500 appartements constituant le noyau de la nouvelle ville de Biskra ont été érigés par une entreprise chinoise, a-t-on appris. «Un groupe d'entre nous a reçu les décisions d'attribution, tandis qu'un autre a seulement obtenu des arrêtés de préaffectation. Nous représentons ceux-ci, qui ne voient pas le bout du tunnel. Chaque fois, on nous promet que nos logements et les documents inhérents seront prêts le trimestre suivant, mais les semaines passent et on ne voit rien venir. Si une administration a gonflé les listes des bénéficiaires pour plaire à sa tutelle, nous n'en sommes pas responsables et les promesses des responsables du logement à Biskra doivent désormais être honorées. C'est le message que nous voulons transmettre au wali», a confié l'un des protestataires. A quelques encablures de là, les habitants d'El Alia-Nord ont bloqué un des ponts enjambant l'oued Sidi Zarzour pour demander des aménagements urbains de leur cité transformée en bourbier à cause des pluies, avec des regards d'égouts béants et des cross-connexions leur faisant craindre le pire. «Nous avons patiemment et longuement sollicité un projet d'embellissement, de rénovation du réseau d'assainissement et de pose d'asphalte pour cette portion de la ville, où la moindre averse transforme notre vie en géhenne, mais il semble que les autorités locales ont d'autres préoccupations. Nous vivons dans un ghetto, un cloaque nauséabond condensant tous les maux sociaux et les imperfections et défectuosités urbanistiques et cela au vu et au su de tous. C'est une question de justice sociale», a expliqué un père de famille. A 18 km à l'est de Biskra, les habitants de la commune de Sidi Okba ont bloqué l'entrée de leur ville en empêchant la circulation routière sur la RN83 au niveau de l'embranchement de Seriana et El Haouch. Ceux-ci s'élèvent contre l'arrêt des travaux de dédoublement du tronçon de la route reliant Sidi Okba au chef-lieu de la wilaya. «Ce tronçon est l'un des plus dangereux de la wilaya de Biskra, car l'entreprise ayant en charge les travaux est à l'arrêt. Les automobilistes et les poids lourds roulent sur une mince bande d'asphalte avec des ravins et des fossés à plusieurs endroits. Les accidents sont légion. Cette route nationale désenclave la partie est de la wilaya, permet de rallier les wilayas de Khenchela et d'Oued Souf et aux commerçants d'accéder aux marchés de gros des fruits et légumes de Aïn Naga et Meziraâ. Elle mérite donc des aménagements aux normes admises pour assurer la sécurité de tous les usagers», a soutenu un des manifestants se disant agir pour l'intérêt général et qui ont refusé d'écouter les explications du directeur des travaux publics de Biskra lequel est allé à leur rencontre. Conspué, il a été prié de quitter les lieux, note-t-on.