Irak L'armée américaine a confirmé hier la mort des deux principaux chefs d'Al Qaîda en Irak, Abou Omar Al Bagdadi et Abou Ayyoub Al Masri, durant des opérations menées dimanche au nord de Baghdad. « Les forces de sécurité irakiennes, appuyées par les forces américaines, ont tué les deux plus importants chefs d'Al Qaîda en Irak, dimanche à l'aube, lors d'une série d'opérations conjointes de sécurité à 10 km au sud-ouest de Tikrit », un fief sunnite situé à 160 km au nord de Baghdad. Abou Hamzah Al Mouhajer, connu sous le nom d'Abou Ayyoub Al Masri, était le chef militaire d'Al Qaîda, et Hamid Daoud Muhammad Khalil Al Zawi, alias Abou Omar Al Bagdadi, était le chef de l'Etat islamique d'Irak (ISI) créé en 2006 et portait le titre de Prince de la foi, a précisé l'armée américaine. Les autorités irakiennes avaient plusieurs fois annoncé la mort de Bagdadi ou son arrestation, mais les sites islamistes, notamment celui de l'ISI, avaient démenti ces annonces. L'armée américaine, pour sa art, présentait Bagdadi comme un leader « fictif » à la tête d'une simple « organisation virtuelle » n'ayant d'existence que sur Internet et créée à des fins de propagande pour masquer la prééminence des jihadistes étrangers de la branche irakienne d'Al Qaîda. Tchad Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a reproché à nouveau à la France dans une interview à Jeune Afrique de ne pas avoir remboursé son pays dans l'affaire de l'Arche de Zoé, et de lui devoir 8 millions d'euros, ce que conteste formellement Paris. Dans cette interview à l'hebdomadaire français paru hier, le chef de l'Etat tchadien, interrogé sur ce scandale d'enfants enlevés en 2007 par l'association Arche de Zoé, répond que l'affaire « n'est pas du tout » soldée. Il estime que le Tchad « a payé des compensations aux familles des enfants en lieu et place de la France ». « Nous attendons, ajoute-t-il, depuis deux ans que la France rembourse le Trésor tchadien. Elle nous doit 8 millions d'euros. » Interrogé au cours d'un point de presse régulier sur cette déclaration, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a récusé hier que la France doive verser au Tchad 8 millions d'euros. « Nous vous rappelons la position française, énoncée depuis avril 2008 : la dette civile reste due par les membres de l'Arche de Zoé, condamnés par la justice tchadienne », a-t-il annoncé. « L'Etat français ne saurait se substituer aux intéressés pour le règlement de cette dette », a conclu M. Valero. Soudan KLes ex-rebelles sudistes ont accusé hier les Nordistes de renforcer leur présence militaire et de vouloir truquer les résultats électoraux dans des régions sensibles à la frontière du Nord et du Sud-Soudan. « Selon les informations dont nous disposons, il y a un renforcement (dans l'Etat du Nil bleu). Le Parti du congrès national (NCP du président Béchir) envoie des forces. Nous sommes vigilants », a déclaré lors d'une conférence de presse à Khartoum l'ex-candidat à la présidentielle soudanaise pour le SPLM (ex-rebelles), Yasser Arman. Interrogé sur la nature de ces forces, M. Arman a répondu : « Ils envoient des forces armées. » « Cela n'est pas bon, cela ne fait pas partie du processus électoral. Cela n'est absolument pas nécessaire. Nous sommes ici pour consolider la paix », a ajouté M. Arman. Il a accusé le parti du président Béchir de s'apprêter à truquer les résultats pour le poste de gouverneur de l'Etat du Nil bleu et des circonscriptions-clé dans l'Etat voisin du Kordofan-Sud. « Il s'agit d'une ligne rouge », parce que ces régions sont intégrées à l'accord de paix global ayant mis fin en 2005 à 22 ans de guerre civile entre le Nord musulman et le Sud, en grande partie chrétien, du Soudan. Le Nil bleu est un Etat sensible situé à la lisière du Nord et du Sud, où les ex-rebelles sudistes espèrent conserver le poste de gouverneur d'Etat actuellement détenu par Malik Aggar. La commission électorale soudanaise n'a pas encore dévoilé les résultats du scrutin dans cette région, mais des quotidiens de Khartoum ont affirmé que le candidat du parti du président Béchir l'avait emporté au poste de gouverneur.