C'est en automne prochain que la société Afro News, de Belkacem Ouahdi, donnera le premier tour de manivelle du long métrage Un jour, peut-être, (titre original : En attendant le 8 Mai 45). Signé par notre consœur Hafiza Merimèche, ce scénario vient d'être avalisé par la commission de lecture du ministère de la culture. Ce film, dont le budget est estimé à 20 milliards de centimes, sera réalisé par Mourad Chourar, de la Cinecitta de Rome, qui prévoit le tournage, en raison des décors, dans un pays de l'est de l'Europe. La coproduction est actuellement au stade des négociations avec des producteurs italiens et français. Les acteurs, selon Mourad Chourar, seraient, sauf changement de dernière minute, Hacène Kechache (Ben Boulaïd dans le film d'Ahmed Rachedi) pour le rôle du principal héros de l'histoire, Saoudi, un homme courageux et déterminé, Mohamed Fellag pour Saddek, un homme froid et placide, et pour le plus jeune des trois, Omar, un Oranais jovial, l'acteur tunisien Mohamed Boudjemaâ. Les seconds rôles n'ont pas encore été révélés. Un jour, peut-être retrace l'odyssée extraordinaire, basée sur des faits vécus, de trois Algériens enrôlés de force dans l'armée française en 1940. Prisonniers des Allemands, ils vont s'évader d'un stalag gardé par des dizaines de sentinelles et s'enfuir dans des conditions extrêmes, taraudés par la faim, le froid et la terreur d'être repris par les Allemands. Une histoire de courage, de dignité, mais surtout d'amour du bled, et dont les principaux héros sont des hommes simples, courageux, fiers, généreux, des paysans qui ont juré de revenir à leurs douars et prêts à tout pour cela. Ce film d'époque retrace en parallèle, grâce aux flash-backs et aux discussions entre les différents intervenants, la situation de désespoir et de misère extrêmes du peuple algérien, sous la botte du colonialisme. Un film où revient la question que se posent des milliers d'Algériens : la France tiendra-t-elle sa parole d'accorder l'indépendance au pays à la fin de la guerre ? Même si certains restent sceptiques, beaucoup en sont persuadés, au vu des milliers de morts tombés sur les fronts européens, en première ligne. Un jour, peut-être, c'est aussi le sentiment de solidarité universelle entre les hommes, illustrée par l'aide que Saïd, un restaurateur sétifien installé à Nancy, ne va pas hésiter à apporter aux évadés et à des juifs fuyant les Allemands, au péril de sa vie. Les évadés vont remettre leurs dernières provisions, alors qu'ils meurent littéralement de faim, à une femme et des jeunes enfants fuyant les bombardements. Une histoire d'amour universelle et une leçon de courage et de dignité de tout un peuple, en somme.