Le tournage de ce long métrage historique est prévu pour l'automne. Une pléiade d'acteurs prendra part à ce grand projet, notamment Hassan Kachach qui campera le rôle principal, ainsi que Mohamed Fellag qui est pressenti et très intéressé par le projet. Une nuit d'octobre 1940, trois Algériens de l'armée française réussissent une extraordinaire évasion d'un stalag allemand au nez et à la barbe des sentinelles. S'ensuit une fuite éperdue dans d'atroces conditions. C'est la trame du scénario du long-métrage, Un jour, peut-être – dont le titre original était En attendant le 8 mai 1945 –, écrit par notre consœur Hafiza Mérimèche, et qui vient d'obtenir l'aval de la commission de lecture du ministère de la Culture, qui l'a qualifié de “captivant, révélant une partie inédite et importante de notre mémoire collective”. Produit par la société Afro News de Belkacem Ouahdi qui prévoit le début du tournage à l'automne prochain, Un jour, peut-être sera réalisé par Mourad Chourar de la Cinecitta de Rome, qui va filmer la plus grande partie du film, en Europe de l'Est, pour les besoins des décors. La coproduction nécessaire à cette œuvre historique est actuellement au niveau des négociations avec des producteurs italiens et français.Estimation financière, 20 milliards de centimes pour ce film d'époque qui va nécessiter de gros moyens, comme par exemple la simulation des bombardements allemands qui sera réalisée par l'ANP. Des acteurs de talent sont pressentis pour les rôles principaux, notamment Hacène Kachach (qui a campé le rôle de Ben Boulaïd, dans le film d'Ahmed Rachedi) pour le rôle de Saoudi, le “sergène” courageux et sentimental à l'origine de cette évasion, Mohamed Fellag pour celui de Saddek, un “wlid bled” froid et placide ; le rôle de Omar, un Oranais turbulent et jovial, serait tenu par le Tunisien Mohamed Boudjemaâ. Basé sur des faits réels, les personnages le sont également et d'ailleurs le héros principal, Saoudi, est toujours vivant et âgé de 99 ans. Ce scénario, “plein d'émotion et de suspense” traite de courage, de dignité, d'amour et d'amitié. C'est une odyssée où la réalité dépasse la fiction, et où les trois évadés, dans les discussions et les flash-back, vont dévoiler leurs blessures profondes où l'horreur de la guerre à laquelle ils ont survécu par miracle, rivalise avec les exactions du colonialisme dans leur pays, semant misère et désespoir. C'est aussi une histoire d'hommes dans le sens universel du terme. Saoudi donnera leurs dernières provisions à une femme et des enfants français affamés fuyant les bombardements. Saïd, un restaurateur de Nancy, viendra en aide aux évadés au péril de sa vie, et cachera des juifs pourchassés par les Allemands. Un jour, peut-être, traite également de l'espoir de millions d'Algériens, qui se demandent si la France saura reconnaître leur sacrifice et tiendra sa parole donnée. Une question lancinante qui reviendra aussi dans la bouche des vieillards restés dans les douars exsangues désertés de leur jeunesse enrôlée de force pour le front. “Ce sont des héros ! Grâce à leur courage, nous allons retrouver notre liberté ! Mais qu'est ce que vous comprenez à la “boulitic” ?” s'écriera le vieux Ali, à un groupe de femmes, éperdues de douleur lors de l'arrachement du départ. Un espoir qui aboutira, comme le montrera la fin du film, à cet élan formidable de milliers d'hommes, qui viendront demander, le 8 mai 1945, le prix du sang… dans le sang.