Le comité Sos Expulsions compte organiser, dans les jours à venir, un rassemblement de contestation devant la wilaya d'Alger, a annoncé, hier, le porte-parole du comité, Hakim Salmi, lors d'une conférence de presse tenue au siège de la Laddh, à Alger. Le comité entend dénoncer la recrudescence des expulsions indélicates et injustifiées et tenter de faire pression afin d'aboutir à l'intégration de ces familles dans les programmes de relogement menés à tour de bras par le gouvernement. Après avoir été « jetées à la rue comme des malpropres » par les autorités, les centaines de familles expulsées de leurs domiciles se retrouveront dans la rue, mais cette fois pour dénoncer les pratiques « arbitraires et illégales » dont les pouvoirs publics ont fait montre à leur égard. « On ne nous laisse pas d'autre recours, nous sommes obligés d'investir la rue. Depuis la création de notre comité, en juin dernier, toutes nos tentatives et démarches se sont avérées infructueuses », déplore M. Salmi. Pis, en dépit des innombrables demandes d'audience, missives et autres lettres adressées à différents ministères ou institutions, aucune réponse n'a été donnée aux plaignants. « Même les élus locaux refusent de ne recevoir et écouter les doléances de ces citoyens », s'indigne-t-il. « Cela prouve le mépris que l'on affiche en haut lieu envers les citoyens, qui ont le tort de vouloir régler leur problème sans brûler de pneus ou bâtir des baraques illicitement », poursuit-il. Les chiffres avancés par les membres du comité sont éloquents en la matière : sur les 187 dossiers de familles victimes d'« expulsion sauvage » à l'échelle nationale, qui ont demandé assistance au comité, seul un unique cas a connu un heureux dénouement. « Et encore, ceci uniquement parce que le wali s'est chargé personnellement de ce dossier », a précisé M. Salmi. « Le problème est que, en parallèle de ces décisions judiciaires biaisées, aucune prise en charge n'est prévue, telle 'une pièce de rechange', comme stipulé dans les conventions internationales », explique Mounir Amine, expulsé, en compagnie de sa mère âgée de 79 ans, de leur logement à Kouba, qu'ils louaient depuis 1962. « L'Etat ne respecte pas les conventions et autres pactes et traités internationaux qu'il a pourtant ratifié, mais, en plus, ne respecte même pas les lois de la République », accuse-t-il. « Ils soignent le paraître mais ne se soucient guère de l'être ! », renchérit M. Salmi, qui dénonce les diversions régulières tentées par les autorités. « Des milliers d'Algériens sont déchus de leur citoyenneté car ils n'ont pas de résidence », déclare le porte-parole du comité Sos Expulsés.