Le comité SOS Expulsions prépare pour le 5 juillet prochain un rassemblement de contestation dans la capitale. C'est ce qu'a annoncé hier Hakim Salmi, porte-parole du comité, lors d'une conférence de presse tenue au siège de la LADDH, à Alger. En présence de certaines familles forcées à vivre sous des tentes de fortune, des victimes ont fait des témoignages poignants sur leur cas. Ils sont venus de différentes régions du pays, de Dréan à Annaba, de Constantine et de diverses localités de la capitale, Bordj El-Kiffan, El-Harrach, Birkhadem et, bien sûr, La Casbah, en ruine depuis plusieurs années. Tous ont été unanimes pour dénoncer la hogra des autorités qui “n'ont pas tenu leurs promesses”. victimes de faux et usage de faux, de voisins imaginaires, de fausses déclarations, d'actes non conformes et d'escroquerie, les familles, aujourd'hui expulsées, alertent l'opinion publique sur leur situation ainsi que sur celle de leurs enfants à charge en bas âge, celle des vieux et des femmes. Ce qui a amené une des victimes à poser la question de savoir “où sont passés les droits de l'enfant et des femmes en Algérie ?” Les cas se ressemblent presque tous, mais le plus frappant reste celui de ce père de famille qui, depuis 1962, habite au boulevard des martyrs. Victime d'une fausse déclaration, il se dit même prêt à se sacrifier évoquant le suicide. “Je suis comme un condamné à mort qui attend son heure. On ose parler des droits de l'enfant et des femmes dans des départements qui déboursent des milliards de l'argent des contribuables, mais sans résultat. J'allais me suicider, je suis malade, ma famille est détruite et ma fille est très malade. Honnêtement, je me considère comme un homme mort, un SDF, je me sens comme un lépreux. Où sont passées les autorités qui nous ont promis des logements décents. Il s'agit d'une extorsion de fonds déguisée et je me battrai pour mes enfants, je suis un algérien très fier et ils n'ont pas le droit de nous expulser”, dira-t-il en pleurs. Des algériens fiers, mais à la rue. Un autre expulsé raconte de son côté qu'il s'est retrouvé sous une tente : “Si nous sommes des citoyens algériens qu'on nous le dise. Si c'est le cas, qu'ils nous relogent. si ce n'est pas le cas, on cherchera une autre patrie qui nous donnera le minimum, un toit pour nos familles.” Un groupe de familles de Constantine a fait le déplacement sur Alger dans l'espoir de se faire entendre. “il s'agit au départ d'une délocalisation de 1 400 familles, toutes possédant des actes de propriété, vers des logements sociaux vu que le terrain intéresse la wilaya. Au final 350 familles se retrouvent à la rue, sans logements ni indemnisations, d'autres familles sont relogées dans des logements exigus contrairement aux promesses du wali. C'est une déportation. Il n'y avait aucun respect des procédés de délocalisation”, ajoutera ce dernier. Face à cette situation qui semble concerner de plus en plus de cas, Hakim Salmi, porte-parole de SOS Expulsions, a lancé un appel pressant au président de la République afin de mettre fin au calvaire de ces familles.