La première session de l'APW de Souk Ahras de cette année, tenue mercredi et jeudi derniers, a été réservée au dossier du logement. Les arrangements et garanties antérieurs aux travaux de la session n'ont pas empêché les débordements dans les débats. Dans son discours d'ouverture, le P/APW tirera à boulets rouges sur un ennemi qu'il ne nommera jamais : « Notre wilaya fonctionne à merveille, nos programmes sont suivis dans les meilleures conditions, tous nos projets sont réalisés dans les délais impartis, le logement a connu un bond qualitatif dans notre wilaya et tout le monde est satisfait à Souk Ahras. » Il réservera plus de dix minutes à remercier un secteur éclaboussé récemment par une série de scandales portés devant la justice et inscrits, il y a trois jours, sur la liste noire des secteurs devant faire l'objet d'une enquête sur la gestion financière de ses services de la part d'une instance de contrôle d'envergure nationale. Et de marteler à plusieurs reprises : « C'est moi qui commande ! » Les intervenants ont, dans leur majorité, plaidé en faveur du renforcement des projets de réalisation des logements, toutes formules incluses. Le problème de la prolifération des bidonvilles, et celui de la spéculation existante dans le ciment et autres matériaux de construction, ont été soulevés par plusieurs élus. Hemana Boulaâres rappellera que les agrégats produits localement, de qualité en deçà des normes requises, doivent être reconnus conformes sinon retirés du marché, le cas échéant. L'allusion est faite dans son intervention à l'existence d'un lobby qui privilégie, avec la complicité de certains milieux administratifs et des instances de contrôle technique, le recours aux matériaux de construction d'une wilaya limitrophe où sévit le président d'un parti politique. Les retards dans l'attribution des logements LSP, les contraintes liées à ceux ruraux, les carences dans l'aménagement urbain et l'anarchie qui persiste dans l'attribution des logements de fonction dans le secteur de l'éducation et l'absence de leur suivi ont été d'autres chapitres abordés par les élus de l'assemblée. Des membres de l'exécutif encaissent des remarques qui sont à la limite de la décence, et des lois et textes légaux sont élagués ou carrément modifiés par des élus et présentés sous forme de recommandations. Ces derniers continueront à frapper à hue et à dia au point de transformer certaines interventions en approches didactiques par rapport au mode de fonctionnement de certaines directions. C'est un élu qui ordonnera d'un air revêche : « La DLEP doit répondre à toutes nos questions ». Un autre membre de l'assemblée ramènera dans sa besace « des préoccupations » de certains citoyens dont quelques-unes convergent vers un promoteur local qui aurait failli, selon ses dires, à ses obligations. Plus tard, il dira ceci au sujet de la même personne : « Ce même promoteur immobilier avait accusé l'ex-wali et l'actuel secrétaire général de la wilaya de lui avoir demandé deux logements en contrepartie de facilités dans les démarches administratives pour le lancement d'un projet, j'en suis témoin. » Bien que qualifiant la déclaration de « commérages de cafés maures », le wali a donné instruction pour que la justice soit saisie. L'enquête limitera les responsabilités de chacun, celle du membre de l'APW entre autres. Lors de la clôture de la session, le P/APW a émis le vœu suivant : « Nous souhaitons que toutes nos rencontres soient ainsi faites. »