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L'artisanat local se meurt
Publié dans El Watan le 24 - 04 - 2010

Elle est belle la peau de mouton. Blanche, un peu noiraude sur le bout… Elle est d'où  ? » Le vendeur ne sait pas.
La cliente insiste, mais le Mozabite ne sait pas  ; un passant prétend que les peaux de mouton qui se vendent à Ghardaïa sont apportées d'Oran. Peut-être… mais le mouton, lui, n'est pas algérien. Le poil est long, pas loin de 12 cm. Et le tannage de la peau n'est pas d'un savoir-faire local. Les peaux de mouton algériennes sont rigides et épaisses  ; celle-ci est souple et fine. Le vendeur émet une supposition  : mes produits peuvent venir des pays du Moyen-Orient. Nous y voilà  ! Même s'il est peu probable que la peau de mouton soit syrienne mais plutôt européenne, de nombreux articles vendus en magasin à Ghardaïa sont étrangers.
Où est l'artisanat local ?
Les Mozabites se sont tournés vers le commerce, à défaut d'autres métiers pour lesquels ils avaient peu de penchant. C'est ainsi que Ghardaïa, qu'on surnomme la Porte du désert, fait office de grand marché. Capitale du tapis, la ville n'en propose pas moins des tapis d'autres régions du pays. C'est dire que si l'on ne trouve plus de produits made in Algeria à Ghardaïa, c'est qu'il y en a nulle part ailleurs. Exemple du pouf  : où sont les poufs algériens  ? Ronds, larges et bas, en cuir, qui s'accompagnaient d'une meïda et de quelques verres à thé  ? « Les poufs produits à Tlemcen viennent en petite quantité », répond un commerçant. Maintenant, on offre aux clients étrangers et algériens des poufs faits au Maroc. Idem pour cet instrument de musique qu'est le bendir : il est presque introuvable. On en vend, coloré sur les côtés, qui vient du Maroc. L'artisanat se perd et son savoir-faire avec. Exemple  : les tapis d'antan, aux motifs sobres ou aux larges bandes parallèles, sont presque introuvables. « Ces tapis d'antan, plus personne ne les fait. D'abord, ils sont teintés naturellement et puis plus personne n'est capable de les reproduire », explique un vendeur. Ces tapis devenus rares faute de main-d'œuvre sont vendus très cher. Il précise que ce sont surtout les étrangers qui les achètent.
La nouvelle technologie plus rentable
Il faut un mois à une femme pour faire un tapis en laine d'environ un mètre sur deux. Quand elle le vend à 1800 DA, comme c'est le cas dans certaines bourgades comme Ksar Chellala, c'est à peine de quoi couvrir les frais de la laine. Finalement, les heures de travail passées dessus ne sont pas rémunérées. Le vendre plus cher  ? C'est bien souvent le cas lorsqu'on s'adresse au commerçant, mais bien souvent aussi l'ouvrière ne récolte que très peu de bénéfices car tout est cher  : la laine, les teintures et le travail est très long… Il en va de même des produits fabriqués avec de l'alfa (stipa stenicissima). A profusion dans la steppe, cette graminée sert à faire des couscoussiers, mais aussi toutes sortes de coffres ou de plateaux pour y poser pain ou bijoux. Le régime de palmier-dattier sert à faire des abat-jour ou des corbeilles pour les fruits, mais de tous ces produits, très peu se vendent sur le marché. Le couscoussier en aluminium et les corbeilles en plastique ont remplacé les ustensiles en alfa. L'Algérie est, certes, un pays de pétrole, mais c'est également un pays de broussailles où certains végétaux peuvent servir le commerce et, avouons-le, aider au développement durable. Mais peu rentables, ces manufactures ont tendance à disparaître au profit des objets importés, illustrant malgré tout la tendance actuelle du pays à faire peu de cas de ce patrimoine.
L'enfumage
Tous les commerçants de Ghardaïa vendent du bkhor. Ils le vendent et le pratiquent chez eux ou dans leurs commerces. Il est intéressant de constater que chaque village de Ghardaïa a sa recette de bkhor. Mahfoud, de Beni Izguène, jure que leur bkhor est le meilleur. Il faut aller jusqu'au marché de vente à la criée pour en trouver. A Ghardaïa, on en vend de différentes sortes. Une fois emballé dans un sachet, on l'asperge d'un liquide particulier. Lequel est-ce  ? Secret de fabrique. Le bkhor aussi n'a pas résisté aux importations. Si sa consistance reste la même, il s'agit, pour le brûler, d'utiliser des ustensiles made in China mais venus d'Arabie saoudite. Il s'agit d'un petit pot qui fonctionne à l'électricité et qui permet de brûler le bkhor. Le kanoun en terre et le charbon ne sont plus utilisés. Chaque région du pays a son bkhor. Dans le Sud, il a pour vertu principale de parfumer les espaces. Idem dans les zaouïas de l'est du pays. A Alger, il ne sent pas bon et aurait l'avantage d'éloigner les mauvais esprits… A remarquer que très peu d'ouvrages existent en Algérie sur les traditions des tapis, du bkhor, leur signification et sur bien d'autres thèmes qui firent, jadis, l'aura du pays et le charme de ses habitants.


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