Après la Fonction publique, la protestation gagne aussi le secteur économique public. Le domaine concerné n'est pas des moindres, il s'agit de l'industrie agroalimentaire, un des secteurs les plus productifs du pays. Déçus par la position de leurs employeurs publics (les SGP du secteur) qui refusent de répondre favorablement à leurs exigences salariales, les travailleurs de l'industrie agro-alimentaire menacent de débrayer dans les prochains jours. Leur syndicat, la Fédération nationale des travailleurs du secteur (FNTIAA) a déjà déposé un préavis de grève. « Devant le blocage et le refus affiché par les employeurs, constitués des SGP Proda, Cegro, Tragal, SGDA et Cojub, ainsi que les groupes non affiliés SNTA et Giplait, il a été déposé un préavis de grève de 15 jours, à compter du mercredi 21 avril 2010 », note la fédération dans un communiqué rendu public hier. Cette organisation, affiliée à l'UGTA, dénonce l'absence de volonté chez les SGP concernées de mettre en place une convention collective de branches qui réponde aux attentes des travailleurs. « La FNTIAA est préoccupée par l'actualité des négociations de la convention collective de branches du secteur, tant attendue par les travailleurs, toutes entreprises confondues », affirme-t-on dans le même communiqué. Selon la FNTIAA, la partie employeur « n'a montré aucune volonté d'accepter les propositions salariales du syndicat ». « Après plusieurs rounds de négociations qui ont duré plusieurs semaines où les représentants de la FNTIAA au sein de la commission ont été confrontés à d'énormes péripéties (manque de sérieux et irrespect de la partie employeur envers la commission de leur qualité de membre) le maintien de leurs propositions initiales concernant l'augmentation des salaires, et ce, malgré les concessions faites par la partie syndicale, en particulier la réduction de la fourchette de l'augmentation. Devant ce blocage et conformément au procès-verbal des séances des 12 et 13 avril 2010, nous avons décidé d'organiser une grève nationale », lit-on dans le même document. La FNTIAA ne précise toutefois pas la date de début de cette action et sa durée. Si le débrayage est maintenu, ses répercussions seraient ressenties par tous les citoyens, car la grève concernera des produits alimentaires de première nécessité tels que le lait, les viandes (rouges et blanches), les huiles et les jus. C'est tout le pays qui sera concerné par cette protestation.