La présidence de la République a réitéré hier, dans un communiqué, le limogeage de Hamid Melzi de la Société d'investissements hôtelier (SIH), où il assumait les fonctions de président-directeur général, et de son poste de directeur général de la résidence d'Etat Sahel, qui regroupe les ex-EGT de Club des Pins et de Moretti. Pourquoi le rappel de cette mise de fin de fonctions qui a déjà été rendue publique par la Présidence la fin de la semaine dernière ? Il semblerait que le message de la Présidence est adressé aussi bien à Melzi qu'à celui qui l'a remplacé, car des informations sont parvenues à Abdelkader Bensalah, selon lesquelles Hamid Melzi continuerait à utiliser son bureau à la SIH et même à donner des ordres de gestion aux cadres et aux travailleurs aussi bien de la SIH que du Sheraton Club des Pins, où il prend ses aises avec sa famille. D'ailleurs, Melzi dispose toujours de la Mercedes de la SIH. Le nouveau directeur général de la résidence d'Etat Sahel n'a pu récupérer que la Mercedes de couleur noire que Melzi a mis à la disposition de l'un de ses fils depuis près de trois ans. Il devrait également récupérer les logements luxueusement équipés avec les deniers publics (résidences et appartement jumelés) occupés par les enfants de Melzi. Le conseil d'administration de la SIH, une société mixte algéro-libyenne, doit se réunir rapidement pour entériner la fin de fonctions de l'ancien PDG et la nomination d'un nouveau. Hamid Melzi est sous la «loupe» des enquêteurs depuis plusieurs années et doit son salut au général Toufik, l'ex-patron des Services secrets et à Saïd Bouteflika, frère de l'ex-président de la République. Autrement, il aurait été embarqué depuis longtemps et jugé devant le tribunal pénal pour expliquer les nombreuses anomalies dans la gestion des différents chantiers de construction des grands hôtels, tels que le Sheraton Club des Pins, le Sheraton d'Oran, le Centre international des conférences (CIC), le Méridien… L'enrichissement «ultra» rapide de Melzi, un homme désargenté au milieu des années 1990, a attiré bien entendu l'attention des enquêteurs. Aujourd'hui, Melzi dispose d'une fortune colossale en Algérie et à l'étranger. A titre d'exemple, il a acheté, pour son fils, l'usine de Vitajus pour la coquette somme de 26 millions d'euros. Son patrimoine immobilier est tout aussi impressionnant. Il devra s'expliquer devant la justice dans peu de jours, selon une source proche du gouvernement.