Les expropriés de la voie ferrée sont montés au créneau pour exprimer, encore une fois, leur mécontentement quant aux montants alloués, à titre d'indemnisation, pour leurs terres. Les uns ont jugé que les sommes consacrées, à cet effet, sont modiques eu égard à la flambée du prix du foncier. Les autres ont dénoncé le maintien de l'ancienne gare ferroviaire, surtout que le site, jouxtant le quartier Mer Niger en plein centre ville, sur lequel elle est érigée, est un lieu vétuste datant de l'époque coloniale. Des travaux d'édification de la nouvelle gare vont être lancés autour du vieux site sur des terrains d'assiette des habitations en voie d'être démolies des expropriés indemnisés en partie. Mais ces travaux d'envergure de démolition et d'enlèvement des déblais vont entraîner, selon des estimations, des surcoûts du projet en millions de DA. Le pragmatisme et le sens de l'économie, fait-on savoir, militeraient en faveur de l'implantation de la nouvelle gare des voyageurs à proximité de celle de marchandises déjà en chantier et située à deux kilomètres à la sortie nord de la ville sur la route de Lahmar à quelques encablures du nouveau pôle universitaire en construction. Un terrain de choix judicieux, souligne-t-on, pour le futur tracé de la ligne Béchar-Abadla (80 km) programmée où le train va contourner la ville de Béchar au lieu de la traverser, note-t-on. Les partisans du transfert de l'ancienne gare insistent en particulier sur l'engorgement étouffant du centre ville qui vit au rythme des nuisances. En plus, l'édification de deux ouvrages d'art prévus à proximité de l'entrée de l'ancien site maintenu aggraverait encore davantage une croissance urbaine anarchique et non contrôlée. L'étude initiale de la voie ferrée élaborée il y a huit ans, n'a pas inclus ces données objectives qui s'incrustent dans le contexte de la réalité d'aujourd'hui.