Les travailleurs de l'unité de distribution et de maintenance du matériel agricole ne sont pas payés depuis dix mois. Cette filiale de l'Edimma est menacée de dissolution. L'unité Edimma (entreprise de distribution et maintenance de matériel agricole) de Bouira est engagée ces derniers mois sur une pente pouvant la mener à la liquidation. Employant une dizaine de salariés, cette unité qui, il y a quelques années, faisait des recettes énormes avec, à la source, un capital social estimé à 7,5 millions de DA, se trouve actuellement à l'arrêt. Sans recettes palpables depuis au moins une année, lorsque la tutelle a pris la mesure de supprimer le circuit des ventes du matériel agricole confié depuis à la PMAT, la filiale de l'entreprise EDIMMA relevant du portefeuille de la société de gestion des participations équipements industriels et agricoles (SGP EQUIPAG), n'arrive même pas à honorer ses factures d'électricité, de téléphone et de gaz. Le pire est que les quelques salariés qui y subsistent ne sont pas payés. Selon eux, « cela fait dix mois depuis que nous n'avons pas reçu de salaires, et les responsables ne trouvent pas mieux que de continuer à nous étouffer financièrement ». Lors d'une visite que nous avons effectuée dans cette unité, les travailleurs que nous y avons rencontrés se sont plaint du laxisme des responsables de tutelle qui n'ont rien fait pour sauver ce qui était, il n'y a pas longtemps, le fleuron du secteur agricole au niveau local. Surendettée, cette unité commerciale se trouve carrément en cessation de payement. Nous apprenons sur place que le téléphone a été coupé depuis déjà plusieurs semaines, au moment où l'on attend la coupure d'électricité devenue éminente pour cause de non règlement des factures. Pise encore, même le compte bancaire de l'entreprise a été bloqué, car cette dernière est endettée auprès des services des impôts qui continuent à lui exiger la régularisation de sa situation. M. Larbi Kaci, chef du service comptabilité et finances au niveau de cette unité, ne cache pas son désarroi, confirmant que l'entreprise n'a pas les moyens de payer les travailleurs ni encore d'assurer un service quelconque. Ce qui sera encore confirmé par d'autres travailleurs qui nous déclarent que « l'unité ne pourra pas prétendre assurer les prestations de services aux agriculteurs, puisque l'on ne dispose de rien jusqu'au fil de fer utilisé pour le bottelage du foin ». Rane Mohamed, chauffeur – mécanicien nous dira de son côté : « Nous souffrons de cette situation, puisque non seulement nous ne recevons plus de salaires, mais surtout du fait que nous assistons à la dislocation de notre entreprise que nous avons servie durant de très longues années ». Un cri de détresse est donc lancé par ces travailleurs qui souhaitent voir les responsables de tutelle prendre des mesures à même de sauver cette unité d'un naufrage certain.