Plusieurs dizaines d'agriculteurs, ayant souscrit au leasing agricole pour l'achat de matériel agricole auprès de l'unité locale de l'Entreprise de distribution de matériel agricole (Edima) de Bouira, ont tenu hier matin un sit-in de protestation au niveau du siège de cette dernière, pour dénoncer les retards enregistrés dans la livraison et les augmentations de prix qui leur ont été imposées. Cette situation est due, selon les protestataires, « à la mauvaise gestion du dossier où des retards énormes ont été enregistrés concernant la livraison ». M. Touati de Oued El Berdi, qui dénonce le fait accompli imposé aux agriculteurs, dira : « J'ai dû vendre mes vaches pour payer le prix de ce matériel, et cela fait maintenant plus de six mois que j'attends ; mais le matériel n'est toujours pas arrivé. » M. Hamichi, de la région d'Ahl El Ksar, ajoutera qu'« en plus du retard enregistré dans la livraison, voilà qu'on nous demande de consentir à une nouvelle rallonge financière, atteignant dans certains cas les 200 millions de centimes, alors que nous ne sommes pas à l'origine du retard ». Le même avis est défendu par tous les agriculteurs rencontrés sur place, refusant de consentir à payer une quelconque rallonge financière et demandent, par là, la livraison immédiate du matériel commandé. Du côté de l'Edima, Slimani Ali, chef de service commercial nous expliquera que « quelque 107 dossiers ont été reçus au mois de juin 2009, mais nous n'avons jusque-là reçu que 35 tracteurs. Par la suite, vers le mois d'août, la livraison a été interrompue par l'entreprise de production. Au mois de novembre, nous avons encore reçu un petit quota alors que depuis le 8 décembre nous n'avons rien reçu ». Il dégage sa responsabilité quant au traitement des dossiers qu'il dit avoir pris soigneusement en charge à son niveau. Et d'ajouter : « Des augmentations de prix ont été décidées à partir du 13 janvier 2010, mais cela ne nous concerne pas dans la mesure où nous avons envoyé la liste des gens qui ont payé, et en dépit du fait que les chèques ne sont pas encore encaissés. » En réponse, les agriculteurs se sont montrés intransigeants, exigeant la livraison au même prix de ce matériel et se disent prêts à poursuivre en justice l'organisme chargé de ce volet. Sur place, il a été décidé d'investir la rue en organisant des sit-in, notamment au niveau de la DSA, pour protester contre cette mesure jugée « contraignante et inappropriée ».