Le long métrage de fiction iranien Dressage, de Pooya Badkoobeh a décroché le prix du Fifog d'or. La 14e édition du Festival international du film oriental de Genève s'est clôturée dans la soirée de samedi, à la maison des arts du Grütli, avec une cérémonie à laquelle ont assisté des figures du cinéma international. Organisée du 29 avril au 4 mai, cette édition 2019 a été marquée par la présentation d'un programme diversifié avec 34 œuvres en compétition dans trois catégories (longs métrages, courts métrages et documentaires). Plus d'une trentaine de pays ont participé à ce rendez-vous cinématographique, dont, entre autres, l'Algérie, la France, la Suisse, le Maroc, la Tunisie, l'Iran, le Liban, la Syrie et l'Egypte. Dans une intervention inaugurale, Tahar Bendjelloun, président d'honneur du 14e Fifog et lauréat du prix Goncourt pour La nuit sacrée, a souligné que le festival est rare et unique et doté d'une thématique bien précise, «L'éloge de la différence». Il a également affirmé qu'il a pu découvrir ces quelques jours des films qui disent beaucoup de choses sur la situation actuelle dans le monde oriental. «Les films, dit-il, que nous avons pu voir tout au long de ce festival important, nous ont apporté des créations de pays lointains même s'ils sont proches… En Algérie, les gens sont sortis dans la rue pour dire assez. Ces manifestations sont d'une dignité extraordinaire, où le peuple est sorti pour dire assez de la corruption, du vol et du mépris. L'espoir est là, mais en même temps on sait ce qui se passe au Soudan, il y a eu quand même des dizaines de morts pour les mêmes raisons. Des gens sont sortis dans la rue pour la dignité et pour la démocratie. C'est grâce à ce cinéma que nous allons communiquer sur notre présent qui n'est pas très beau mais qui a un grain d'espoir grâce au talent de tous ces jeunes qui ont fait ces films». Place ensuite au palmarès tant attendu. Ainsi, les jurys des compétitions longs métrages, courts métrages, documentaires, critiques et scolaires ont rendu publics leurs palmarès respectifs. De «l'Argent» pour Fatwa, de Mahmoud ben Mahmoud Ainsi, le Fifog d'or a été attribué au long de métrage iranien Dressage, de Poopaye Badkoobeh. Un film de fiction qui s'intéresse à un fait divers et celui d'une fixation donnant naissance à un harcèlement à travers une histoire qui se passe à Téhéran. Le prix Fifog d'argent est revenu au film Fatwa, du réalisateur tunisien Mahmoud Ben Mahmoud. Le palmarès de la critique a révélé deux prix : le prix Fifog d'or de la critique a été décerné au film Photocopy, de Tamer Ashry (Egypte), tandis que la mention est allée au film syrien L'homme et la tombe, de Joud Saïd. Dans le registre du palmarès documentaires, le Fifog d'argent a été attribué au documentaire Rester vivants de la réalisatrice belge Pauline Beugnie. La mention spéciale a été attribuée aux documentaires ex æquo avec M, de Yolande Zauberman (France), et de We could be heroes, de Hind Bensari (Maroc, Tunisie). Le jury de la compétition courts métrages a remis le prix du Fifog d'or au film Gauche droite du réalisateur tunisien Moutii Dridi, et le prix du Fifog d'argent au film Hevi, de Mohammed Shaikhow (Syrie, France, Qatar). Enfin, la mention spéciale a été attribuée au film The Snail, de l'Iranien Mohammed Towrivarian. Il est à noter que la soirée a été ponctuée par un défilé de mode, de la danse orientale, un spectacle humoristique, suivi par la projection du film L'Extraordinaire voyage du fakir, de Ken Scott, en présence de l'acteur Abel Jafri et de la productrice exécutive Yamina Belarbi.