La société algérienne d'électroménager Essalem Electronics entend enclencher des actions en justice contre le sud-coréen LG. En effet, après 11 années de coopération, les deux ex-partenaires se livrent une bataille de couleur grisâtre, allant jusqu'à rompre le contrat de partenariat. Hier, lors d'un point de presse animé dans les locaux de l'entreprise à Alger, les responsables d'Essalem Electronics ont tenu à régler leurs comptes avec le fabricant d'électroménager sud-coréen LG. Le langage était d'ailleurs loin d'être conciliant. « Nous tenons à clarifier certaines choses en relation avec la campagne stupide et provocatrice menée par LG à l'encontre de notre entreprise », a tempêté d'emblée Mohamed Djemaï, qui s'est présenté comme conseiller du PDG d'Essalem Electronics, Salah Djemaï. « La société Essalem Electronics dénonce énergiquement les pratiques antiéconomiques alliant concurrence déloyale et manœuvres contre nature que s'évertue à nous imposer le coréen LG à travers sa représentation en Algérie », lit-on aussi dans un communiqué remis aux journalistes lors de la conférence, consacrée exclusivement à la guéguerre que se livrent LG et Essalem Electronics qui était, faut-il le préciser, le distributeur officiel de la marque sud-coréenne en Algérie avant de se lancer dans l'assemblage de produits électroménagers en Algérie. Justement, se référant aux dires de Mohamed Djemaï, les premiers signaux de fracture entre les deux ex-partenaires sont apparus lorsque « Essalem Electronics a décidé, en 2007, de s'investir dans la fabrication de machines à laver, ce qui n'a pas été du goût du sud-coréen LG qui a toujours émis le vœu de se consacrer à la pratique commerciale, écartant toute idée d'investir dans la fabrication et/ou l'assemblage. » « Le sud-coréen LG s'est toujours refusé à nous accompagner dans l'investissement et le transfert de technologie, se confinant dans un positionnement purement commercial et multipliant les manœuvres pour limiter notre maîtrise du processus fabrication. Pis encore, il s'est lancé dans une vile campagne d'intimidation et de surenchère, caractérisée par le renchérissement des intrants, ce qui se répercute automatiquement sur les coûts de production », lit-on dans la note de presse diffusée hier par Essalem Electronics. Les responsables de cette entreprises se disent « sidérés » de voir les institutions algériennes délivrer un registre du commerce à une entreprise étrangère (LG Electronics Sarl) pour pratiquer la revente en l'état de produits que des entreprises algériennes fabriquent. Selon l'orateur, 6800 registres du commerce détenus par des étrangers (personnes morales et physiques) sont recensés, ce qui témoigne, de l'avis des responsables d'Essalem Electronics, d'une politique qui privilégie l'import-export. En tout cas, le divorce est sérieusement consommé entre Essalem Electronics et LG et le conflit a pris la tournure d'une vive polémique.