La mise en place de la commission Codex Alimentarius Algérie (CAA), qui interviendra incessamment, est une démarche parmi tant d'autres que le gouvernement algérien a engagées dans le cadre d'une meilleure maîtrise des normes alimentaires. Elle intervient également au lendemain du 8e round des négociations de Genève sur l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). C'est donc dans cette dernière perspective que les responsables algériens entament la mise en place de différents garde-fous. Et si l'élaboration d'une liste de 122 produits algériens, dont le concentré de tomates, devant bénéficier de la protection de l'Etat est déjà prête à l'emploi, la CAA, qui relève de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé, représente un instrument de contrôle et de régulation qui a son poids. Il s'agit d'un document de référence universelle comportant l'ensemble des normes alimentaires admises à travers le monde. En collaboration avec les institutions et services concernés, la mise en place de la CAA a pour objectif l'évaluation des risques de la gestion de la communication des risques ainsi que l'évaluation de la conformité de l'ensemble des produits alimentaires. Dans cette démarche, les services des ministères de la Santé, de l'Industrie, de l'Agriculture, du Commerce... sont partie prenante de toutes les actions. Ces dernières peuvent, voire doivent permettre l'enrichissement des normes définies par la Commission Codex Alimentarius. L'expérience des uns et le savoir technologique et scientifique des autres de l'ensemble des ministères impliqués dans la CAA serviront de base pour l'élaboration de nouvelles normes et l'étude de nouvelles propositions. « Les acteurs appelés à effectuer des études et des recherches dans le cadre des activités de la CAA ne seront pas n'importe qui. Ce sont des scientifiques chevronnés et bien imprégnés de la démarche gouvernementale en matière de contrôle de tout ce qui est lié à l'alimentaire. Préalablement à toute approbation d'une nouvelle norme destinée à être incluse dans la liste déjà existante, la proposition fera l'objet d'une étude par les membres de la Commission Codex Alimentarius », a expliqué M. Aït Abderahmane, cadre au ministère du Commerce. Tel que conçu, outre l'élaboration des normes alimentaires, Codex Alimentarius (CA) est également chargé de l'élaboration des lignes directrices et autres textes dans le cadre du programme mixte FAO/OMS. Son objectif principal étant la protection de la santé des consommateurs, Codex prévoit la promotion des pratiques loyales dans le commerce des aliments. Il coordonne aussi l'ensemble des travaux de normalisation ayant trait aux aliments entrepris par des organisations aussi bien gouvernementales que non gouvernementales. « Le codex est dirigé par un fonctionnaire de la FAO qui dirige le programme FAO/OMS sur les normes alimentaires. Ce programme s'insère dans le service de la qualité des aliments et des normes alimentaires de la division de l'alimentation et de la nutrition au siège de la FAO à Rome », a indiqué M. Aït Abderahmane. Rétive depuis des années à son adhésion dans ce giron à l'époque où l'économie du pays était planifiée et à toute idée d'ouverture de son marché sur l'extérieur, l'Algérie est contrainte de s'aligner économiquement sur la communauté internationale. Son implication au CA l'amènera à la formulation et à l'harmonisation des normes alimentaires. Retenues, les propositions algériennes de nouvelles normes seront applicables à l'échelle internationale. Aussitôt mise en place, la CA Algérie permettra aussi de contribuer à l'élaboration de codes d'usage en matière d'hygiène et de recommandations. Ces codes visent au respect des normes destinées à la protection du consommateur sur un marché mondial en constante évolution. Ils visent aussi au bénéfice d'avantages manifestes. « L'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et l'Accord sur les obstacles techniques au commerce (OTC) encouragent l'harmonisation internationale des normes alimentaires », a estimé M. Aït Abderahmane.