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Incarcération de Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT : «Peut-on la mettre en prison pour des actes politiques ?»
Publié dans El Watan le 11 - 05 - 2019

L'incarcération de la secrétaire générale du PT (Parti des travailleurs) par le juge du tribunal militaire de Blida a fait l'effet d'une bombe. Jusqu'en fin de cette journée de jeudi dernier et la fuite organisée de la décision de sa mise sous mandat de dépôt, personne ne voulait croire que cette militante, qui cumule plus de 40 ans de lutte, se retrouve pour la seconde fois de sa vie en prison.
Pourtant, les nombreux indices qui ont précédé sa convocation par le tribunal militaire auguraient une telle décision.
En effet, Louisa Hanoune se savait «poursuivie» depuis un certain temps, mais elle a toujours évité d'en faire «une préoccupation», même si parfois elle confiait son «inquiétude» à certains de ses cadres.
Mardi dernier, des officiers de la DSI (Direction de la sécurité intérieure), dépendant du ministère de la Défense, se sont présentés à son bureau en matinée pour lui demander de les suivre.
«Ils étaient très courtois. Ils m'ont demandé de les accompagner, mais j'ai exigé un mandat, qu'ils m'ont ramené. Je leur ai dit :
‘‘Si je ne dois pas revenir, il faut que je prenne avec moi mes médicaments.'' Ils m'ont assuré qu'ils allaient juste m'entendre sur certaines questions et que je reviendrai. Je suis partie avec eux en toute sérénité. Les discussions tournaient autour de la situation politique.
J'ai donné mon avis. Ils étaient contents d'apprendre des choses qu'ils ignoraient. Je suis rassurée. Je ne veux pas alerter mes cadres et mes militants pour rien. Le dossier est clos», nous dit-elle. C'était après cette audition qui a duré cinq heures.
Elle refusait catégoriquement toute médiatisation, malgré le fait qu'elle n'augurait rien de bon. Cependant, le lendemain matin (mercredi dernier), des officiers du même service sont revenus à son bureau.
Cette fois-ci pour lui remettre une convocation (sur laquelle est précisé en tant que «témoin») du juge d'instruction du tribunal militaire de Blida, chargé du dossier de Saïd Bouteflika, frère-conseiller du Président déchu, du général de corps d'armée Mohamed Mediène, ancien patron de l'ex-DRS, et du général-major Bachir Tartag, ex-coordinateur des services secrets, inculpés et placés en détention par la même juridiction pour «complot contre l'autorité militaire et contre l'Etat».
Entourée de quelques-uns de ses cadres, Louisa Hanoune appelle ses deux avocats pour leur faire part de la convocation et décide avec eux qu'il n'était pas nécessaire qu'ils l'accompagnent le jeudi au tribunal. «Comme elle était très sereine, après la discussion qu'elle a eue avec les officiers de l'ex-DRS, nous étions mis en confiance.
Elle aussi était dans cette situation. Elle est partie le lendemain, accompagnée d'un de ses cadres et sans aucune appréhension. Elle était certaine qu'elle allait renter chez elle après l'audition. Elle n'a même pas pris ses médicaments», déclare Me Boudjemâa Ghechir, un de ses avocats. Jeudi matin, à 10h, Louisa Hanoune arrive au tribunal militaire de Blida.
Le mandat de dépôt annoncé des heures avant la fin de l'audition
A l'entrée, on fait remarquer à Djelloul Djoudi, son accompagnateur, qu'il n'avait pas le droit d'entrer avec elle. Il reste dehors, en laissant Louisa Hanoune traverser seule le grand jardin et monter les marches du tribunal.
A ce moment précis, une chaîne de télévision annonce la convocation de la secrétaire du PT, alors que l'information n'était connue de personne.
Vers midi, des images prises par des militaires, montrant l'arrivée de Louisa Hanoune au tribunal, sont diffusées par la chaîne de la télévision publique, puis reprises en boucle par toutes les chaînes de télévision.
Moins d'une heure après, alors que Louisa Hanoune était toujours dans le bureau du juge d'instruction, une chaîne privée annonce sa mise sous mandat de dépôt. C'est la panique au sein du parti.
Le téléphone de Djelloul Djoudi n'arrête pas de sonner. Resté cloué toute la journée au tribunal militaire, il n'arrive plus à calmer les inquiétudes des uns et des autres. «Les gens ne me croyaient pas quand je leur disais que Louisa n'est pas encore sortie du bureau du juge. Je vois tout de l'endroit où je suis», nous dit-il.
Il est déjà 16h et aucune nouvelle de Louisa Hanoune. L'angoisse gagne les proches de la secrétaire générale. «Tant qu'elle n'est pas sortie du bureau du juge, je refuse de croire au pire», lance Djelloul Djoudi.
Vers 16h30, un militaire s'avance vers lui et réclame les médicaments de Louisa Hanoune. «Là, j'ai eu vraiment peur. Je voulais savoir où elle était, mais en vain. Je suis parti récupérer les médicaments de ma voiture. En revenant, je lui ai demandé si je pouvais voir le juge.
Il m'a répondu qu'il était déjà parti. En sortant, j'ai vu les véhicules des gendarmes qui emmenaient Louisa vers la prison. Je les ai suivis.
Devant la prison, je leur ai dit de me laisser la voir pour savoir ce dont elle avait besoin. Ils ont refusé. Mais, lorsqu'ils sont sortis, ils m'ont remis une liste d'effets personnels que Louisa a établie. Je ne sentais plus mes jambes.
J'avais mal. Le choc était trop important», raconte Djelloul Djoudi. Fuitée par une chaîne de télévision privée, la mise sous mandat de dépôt s'est avérée réelle.
Tout semble avoir été fait de manière à ce que Louisa Hanoune, la secrétaire générale du PT, vienne toute seule au tribunal militaire.
Le choix de la journée du jeudi n'est pas fortuit. C'est la veille d'un week-end. Elle passera donc deux nuits en prison, avant que ses avocats ne viennent la voir. Pour Me Boudjemâa Ghechir, «après cinq heures d'audition, le juge a décidé de l'inculper.
Il a dû l'inculper et lui dire qu'elle avait un délai pour constituer un avocat pour l'assister lors de son audition en tant qu'inculpée.
Dimanche, nous déposerons la lettre de constitution. Si l'accord du président du tribunal est donné sur le champ, nous pourrons voir Louisa le jour-même, sinon ce sera pour le lendemain, lundi. Nous ferons également appel contre le mandat de dépôt dés lundi».
L'avocat précise : «Durant toute sa vie, Louisa Hanoune n'a fait que de la politique et rien que de la politique. Tous ses actes ne sortent pas de ce cadre. Peut-on la mettre en prison pour des actes politiques ? Elle est responsable et assume ses actes.
La juger pour ses positions ou ses actes politiques est grave.» En tout état de cause, l'incarcération de Louisa Hanoune n'augure rien de bon pour le pays.
C'est un pas vers l'autoritarisme, voire même la militarisation du régime. Si la rue gronde pacifiquement depuis trois mois déjà, c'est pour instaurer un Etat de droit où les libertés sont protégées.
La mise sous mandat de dépôt par un tribunal militaire d'un chef de parti s'apparente à une grave dérive qui risque d'emporter ses ordonnateurs.


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