Accusées de spéculation, fuite fiscale, faux et usage de faux, escroquerie et usurpation d'identité, 30 personnes demeurant dans les wilayas de Bordj Bou Arréridj, Sétif, M'sila et Alger ont été arrêtées par la brigade de recherches de la gendarmerie de Bordj Bou Arréridj. L'enquête a révélé que cinq personnes sont les chefs de la bande. Suite à des renseignements faisant état d'un trafic de ciment à grande échelle, les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont procédé à l'arrestation d'un chauffeur de camion transportant 20 t de ciment vers la commune de Medjana, direction opposée à celle indiquée sur la facture. Le chauffeur a déclaré qu'il transportait cette marchandise selon les directives d'un gérant d'une société de transport routier, sise à Bordj Bou Arréridj. Ce dernier a monté une société fictive de transport et un réseau composé de 30 personnes issues de tous les horizons : commerçants, routiers, fonctionnaires de la société de l'usine de ciment de M'sila, dont deux de nationalité égyptienne, de la direction d'Alger et des agents de banque. Pour faire rouler leur combine, ils recrutaient de pauvres gens à qui ils demandaient de créer un commerce, et à l'aide de leur registre du commerce, ils délivraient des bons de ciment. Parmi ces registres, celui d'une femme de Bordj Bou Arréridj, âgée de 35 ans, loué pour une période de 5 ans, qui a acheté une quantité de 18 300 t de ciment, soit 100 t par jour, pour un chiffre d'affaires de 22 milliards de centimes et une fraude fiscale de plus de 8 milliards de centimes. Un deuxième, appartenant à une personne de Sétif, qui, pendant 4 ans, a pu avoir des bons de ciment d'une quantité de 300 000 t. Son chiffre d'affaires a dépassé les 400 milliards de centimes et une fuite fiscale de 24 milliards de centimes. Un des membres du réseau, originaire de la wilaya de Sétif, âgé de 34 ans, a vu son chiffre d'affaires atteindre 2400 milliards de centimes et la fraude fiscale 122 milliards de centimes. Présentés, dimanche, devant le magistrat instructeur près le tribunal de Bordj Bou Arréridj, les cinq « cerveaux » du réseau ont été placés sous mandat de dépôt, deux autres membres sous contrôle judiciaire et le reste du réseau a bénéficié d'une citation directe.