Le nouveau découpage administratif a réduit les limites de la commune de Barika, telle une peau de chagrin. Cette situation a obligé les responsables locaux à réaliser, dans le cadre du plan d'aménagement urbain (PDAU), des infrastructures sur les terres les plus fertiles, situées à l'est et au nord, au lieu de les installer en amont (est-nord-est), à proximité d'El Djezzar et au sud-est, à proximité de Seggana, ce qui aurait permis d'exploiter des terrains économiquement plus appropriés à l'urbanisme, d'autant plus qu'ils jouissent de la pente pour l'assainissement. Parmi les méfaits de ce découpage, on peut citer l'obligation de bâtir en béton sur des terres agricoles situées en aval. A l'ouest, le haut commissariat de la steppe (HCDS), qui gère la ferme Azil Abdelkader, a vu cette dernière amputée de 40 ha, dont 7 plantés d'oliviers (700 arbres) ont été arrachés sans état d'âme. À ce sujet, les cadres du HCDS ont croisé le fer avec les autorités compétentes, mais en vain. Vers le nord, une autre gangrène grignote les terres à coup de ferraille d'occasion et de matériaux de saisie, achetés aux enchères. Ainsi, de part et d'autre de la RN28 (vers Alger), la procession telle un serpent mécanique de science fiction s'allonge de Barika à El Djezzar et même au-delà. Au sud-ouest, la commune de Bitam (nom tiré de Beït Ettaâm) met du béton dans son couscous et se déploie en Beït Ettaôun (la peste). Au nord-est, la commune d'El Djazzar (le boucher) fait dans la « viande » mécanique et autre trafic. Dans la région nord-ouest, dont les espaces à bas niveau sont inondés à chaque crue, des constructions anarchiques font des ravages sur les terres du lieudit Dernani, hameau dernier-né, qui se déploie, quant à lui, tel une pieuvre à la vitesse grand V sur notre mère nourricière la terre. Ajoutez à cela le problème du foncier, dont la majorité est de nature « arch » que l'Etat exploite à sa guise. Ainsi, la boucle est bouclée. Lorsque quelques optimistes font des propositions à même de booster le développement durable et réduire le chômage dans cette contrée à vocation pastorale, leurs suggestions demeurent lettre morte.