Prévus en juin prochain, les examens de fin d'année se dérouleront sous haute surveillance. Le ministère de la Défense a doté les centres de l'Office national des examens et des concours (ONEC) de brouilleurs. Le motif : éviter toute fuite électronique des sujets. C'est ce qu'a déclaré, hier, l'actuel ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, lors d'une conférence de presse. Dans un contexte sociopolitique tendu, les examens de fin d'année se tiendront quand même comme prévu, le 29 mai pour les élèves de 5e année primaire, du 9 au 11 juin pour ceux du BEM et du 16 au 20 de ce même mois pour les candidats au baccalauréat. Lors de cette rencontre avec les médias, le ministre a tenu à rassurer quant à la mise en place de tous les moyens humains et matériels pour assurer le bon déroulement de ces épreuves. «Le Conseil interministériel du 12 mai courant avait instruit l'ensemble des départements concernés ainsi que les corps de sécurité de veiller au bon déroulement de ces épreuves dans la sérénité. Parmi les mesures prises, l'entrée en quarantaine, à partir de jeudi prochain, de l'équipe chargée de l'impression des sujets, composée de 130 inspecteurs et cadres, auxquels il sera interdit de quitter le centre avant la fin de la période requise», a souligné le ministre, qui a annoncé que ce même Conseil a décidé de réviser les primes octroyées à cette équipe. Une prime qui touchera d'ailleurs toutes les personnes ayant participé à l'impression des sujets du BEM et de l'examen de 5e année primaire. Contrairement aux années précédentes, ce personnel recevra sa prime dès la fin des examens. Concernant les coupures d'internet, le ministre s'est abstenu de donner une réponse claire sur l'application de cette mesure ou pas, mais a insisté sur la protection des sujets de toute fuite en plaçant des brouilleurs dans les centres de l'ONEC. Ils sont 9 au total. Dans le même ordre d'idées, le ministre a évoqué un projet de reformulation des questions du baccalauréat afin d'éviter aux candidats d'aller chercher les réponses ailleurs, notamment internet. Une fraude qui vaut 5 ans d'exclusion aux candidats scolarisés et 10 ans pour les candidats libres. Il a été déploré quelque 1700 cas de fraude électronique lors du baccalauréat de l'an passé. A part ces petites nouveautés, les mesures habituelles d'encadrement des épreuves restent inchangées. Il s'agit, entre autres, de la demi-heure de tolérance pour les retardataires. Pour les syndicats, ces mesures annoncées par le ministère de tutelle ne sont pas nouvelles, mais plutôt du «réchauffé». «Nous avons déjà entendu parler de ces augmentations de ces mesures de par le passé. Toutefois, sur le terrain, nous n'avons rien vu : ni brouilleurs ni augmentation des primes. Nous pensons que ces déclarations sont juste faites pour calmer le mécontentement des encadreurs des différents examens», déclare Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Pour les brouilleurs dans les centres de l'ONEC, il considère que c'est une bonne chose, mais le vrai problème, à son avis, est dans les centres d'examen, étant donné que les candidats gardent leurs portables. Pour notre interlocuteur, la crédibilité des examens, notamment du baccalauréat, est ternie et elle le restera tant que l'Etat algérien ne le considère pas (le bac) comme une affaire d'Etat. Signalons qu'ils sont 2 118 881 candidats concernés par les examens de fin d'année. Il s'agit de 812 655 candidats aux épreuves de 5e année primaire, 631 395 autres inscrits au BEM et 674 831 candidats aux épreuves du baccalauréat.