Les étudiants et les enseignants de l'université M'hamed Bougarra de Boumerdès ne décolèrent pas. Comme mardi dernier, ils étaient plusieurs dizaines à braver la chaleur et la fatigue pour exiger le changement radical du système politique en place. Munis de banderoles multicolores et de l'emblème national, les manifestants ont boycotté les cours avant de sortir dans la rue pour démontrer encore une fois «notre détermination à poursuivre la révolution citoyenne jusqu'à l'instauration d'un Etat de droit». «Restons unis, ce n'est pas encore fini !» recommande une pancarte hissé par un étudiant en début de la marche. Encadrée par les «gilets jaunes et orange», la procession s'est ébranlée de la faculté des sciences au rythme des champs rappelant l'engagement des étudiants à poursuivre le combat jusqu'au départ du régime. «Talaba samidoun fi ramdahen hadiroun» (Les étudiants résistent, ils sont présents même durant le mois du Ramadhan), «Sanassir sanassir heta yahdouth el taghyir» (Nous marchons jusqu'au changement du système), ont-ils scandé. A la tête du cortège, de grandes banderoles plaidant pour le départ des «3B» et l'annulation de l'élection présidentielle ont été arborées. Le caractère pacifique des manifs a aussi été mis en avant à travers une banderole sur laquelle on pouvait lire : «La silmia-thérapie, traitement à prendre chaque mardi. Pour un Etat civil». Une autre affiche dénonce «L'insistance du pouvoir à organiser les élections alors que le peuple a déjà voté 12 fois dans rue». «Makach intikhabat ya el 3isbabate» «El rahil el rahil, ya ben Saleh istakil», ont-ils crié. «Tant que les bandits sont toujours en poste, il n'est pas question qu'on participe à des élections. Ils sont en train de perdre du temps. S'ils pensent qu'on va s'arrêter, ils se trompent», lance un étudiant qui exhibe une pancarte signifiant que «Gaïd Salah représente le problème et non la solution». Un autre s'interroge via une autre pancarte : «Comment peut-on voter alors que notre avenir est saboté. Donc, on va boycotter». Comme à l'accoutumée, les étudiants ont observé une halte devant la cour de justice puis devant la siège de la wilaya où ils ont entonné de nombreux slogans hostiles au pouvoir. Certains se sont assis par terre tandis que d'autres sont restés debout formant un grand cercle humain avant de répéter des refrains chantés par leur camarde à l'aide d'un mégaphone. Des chants qui tournent parfois en dérision Bensalah, Bedoui et Saïd Bouteflika «qui espérait fuir vers l'Europe avant de se retrouver en prison à siroter la soupe». «Votre démocratie de façade a fait beaucoup de mal à l'Algérie et votre dictature du fond nous a permis de nous réveiller pour vous dire dégagez», synthétise une étudiante. Avant de se disperser, certains manifestants ont invité leurs camardes à venir nombreux assister au débat citoyen qui aura lieu demain après le f'tour sur l'esplanade jouxtant la Maison de l'environnement à Boumerdès.