Aujourd'hui, le peuple sera dans la rue pour la 13e fois consécutive pour faire entendre sa voix, montrer sa détermination. Le peuple algérien, avec toutes ses catégories, est plus déterminé que jamais à aller au bout de ses aspirations pour «un Etat des libertés, de droit et de justice sociale». Pour une réelle démocratie et «un Etat civil et non militaire». Pour une «période de transition», contre la «prochaine élection» et pour «le départ de Gaïd Salah». Cette semaine, il n'y a pas eu de «discours» ni de «communiqué» émanant du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah. Inédit depuis l'appel qu'il a lancé au Conseil constitutionnel, le 26 mars dernier, lui demandant l'application de l'article 102 de la Constitution qui évoque la vacation de la Présidence. Depuis, il faut dire qu'il a maintenu une communication régulière, notamment ces dernières semaines où il ordonnait carrément à la justice d'agir sur certains dossiers. Procès après procès. Les démissions ont suivi, jusqu'à l'incarcération à El Harrach de plusieurs hommes d'affaires, anciens ministres et hauts responsables. D'autres personnalités, ont été mis en examen par décision du tribunal militaire de Blida – comme le frère de l'ancien président, Saïd Bouteflika, les deux généraux Tartag et Toufik et la secrétaire général du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui est à son neuvième jour de détention provisoire. Si aucune voix ne s'est soulevée contre ces décisions, il faut rappeler que cela n'a pas été le cas pour Issaad Rebrab : un comité national appelant à sa libération a été installé. Pour le cas de Louisa Hanoune, une marche en soutien à la militante politique est prévu demain à 11h, à Alger. La rue a maintenu le cap de la mobilisation et des revendications. Mardi dernier, plusieurs manifestations ont été organisées par les avocats et les étudiants notamment, qui gardent encore la tête sur la principale exigence, à savoir le changement radical du système. Les étudiants, comme le peuple qui manifeste chaque vendredi, ont recentré leurs revendications depuis deux semaines sur le «départ de Gaïd Salah» et le «maintien du caractère civil de l'Etat». Il est encore tôt (même si la détermination y est) pour parler d'une quelconque volonté du chef d'état-major de l'ANP d'accepter la revendication du peuple, qui souhaite aller vers une période de transition et non vers une élection présidentielle imposée par le même système et qui sera organisée par les mêmes personnes et selon les mêmes mécanismes. Les attaques sur les réseaux sociaux contre les politiques qui s'opposent à la feuille de route de Gaïd Salah s'accentuent et les appels virtuels pour le soutenir prennent de plus en plus forme.