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"A chaque pharaon son Moïse"
ARRESTATION DU TRIO TOUFIK- TARTAG ET SAID BOUTEFLIKA
Publié dans L'Expression le 06 - 05 - 2019

Des têtes tombent et d'autres s'effacent! Ahmed Gaïd Salah, le chef d'état-major de l'armée, semble d'une part répondre au fur et à mesure à la revendication du peuple qui réclame les têtes des dirigeants qui ont mis à sac le pays, et d'autre part à se renforcer lui qui a eu droit aux critiques cette dernière semaine.
Le 4 mai dernier, au lendemain de la 11e semaine de la révolution pacifique, Saïd Bouteflika, le frère et conseiller de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika démis de ses fonctions le 2 avril dernier, le général-major Athmane Tartag, dit Bachir, ex-coordinateur des services de renseignement, et le général à la retraite, Mohamed Mediène, dit Toufik, ex-patron du DRS, sont arrêtés, sans le moindre bruit officiel. Pour une bonne partie de l'opinion publique, ce sont là des symboles de la rapine, des passe-droits, des exactions et de l'Etat corrompu qui ont été touchés par cette action de la justice militaire dont la réaction à ce moment précisément soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponse. Les analystes et les observateurs restent dubitatifs quant aux tenants et aboutissants de ces arrestations et prudents quant aux velléités bonapartistes du chef d'état-major. Il faut souligner tout d'abord que l'institution judiciaire n'aurait pu agir sans l'aval d'Ahmed Gaïd Salah qui a dénoncé publiquement les agissements de ces personnes. Les accusations étaient d'une gravité telle que le peuple et les observateurs commençaient à douter du «sérieux» de Gaïd Salah et du bien-fondé de ses attaques. «C'est un grand et important coup de 'filet'', une suite aux accusations de complot lancé par Gaïd Salah à leur encontre. Si c'est un complot, cela signifie qu'ils n'ont pas agi seuls et que c'est toute une organisation qui est derrière eux. Et si c'est toute une organisation, alors soit il y aura de nombreuses autres arrestations, soit les appuis des trois concernés ne vont pas rester les bras croisés. Cela signifie qu'il y aura une suite qu'on ne connaît pas», estime le professeur Mohamed Lahlou. Car en fait si on peut prêter à ces personnages une telle capacité de nuisance, c'est qu'ils ont toute «une armée d'obligés» derrière, prête à agir et à déstabiliser le pays. C'est pourquoi beaucoup considèrent que des changements vont suivre et toucheront la tête de certains médias acquis au général Mohamed Mediene, dit Toufik.
Il faut rappeler à ce propos que le général Toufik, surnommé à juste titre Rab Edzayer (le dieu de l'Algérie), propulsé à la tête du redoutable Département du renseignement et de la sécurité (DRS), à la faveur des événements des années 1990, a réussi depuis à placer ses hommes pratiquement dans toutes les institutions de l'Etat, les médias et les partis politiques, emmaillotant ainsi toute la société algérienne. S'attaquer à un homme réputé aussi fort n'est certainement pas une chose aisée et il faut croire qu'il y aura forcément transfert de pouvoir d'un clan à un autre, en l'occurrence du tandem Tartag-Toufik à Gaïd Salah, le nouvel homme fort du moment. Ce qui n'est pas sans faire courir des risques de dérives autoritaires à l'institution militaire. C'est ce qu'exprime en substance Abdesselam Ali-Rachedi, ancien ministre de l'Enseignement supérieur du président Chadli, qui déclare:
«Sur le plan politique, cette élimination définitive de Toufik et Tartag a une grande portée, elle sonne le glas d'un DRS, Etat dans l'Etat. La signification immédiate est que les Services reviennent sous la tutelle de l'état-major comme au début des années 1990». Il ajoute que «le risque étant que l'état-major profite de la situation et devienne beaucoup plus puissant face à un pôle présidentiel affaibli et discrédité par le dernier mandat». Commentant quant à l'arrestation de Saïd Bouteflika, Ali Rachedi «s'étonne qu'elle ait tant tardé, l'usurpation de fonction étant avérée depuis 5 ans au moins. Si procès il y a, il sera forcément à forte tonalité politique. Fort heureusement, il y a le mouvement populaire qui entend bien imposer sa volonté». C'est justement tout l'environnement politique et judiciaire qui fait que l'on doute fortement des intentions du chef d'état-major. Ce qui ne manque pas de soulever des questions sur l'indépendance de la justice, le retard dans l'auto-saisine pour des affaires de notoriété publique et l'opportunité de mener les changements revendiqués par le peuple d'en haut et sous la férule de Gaïd Salah. Le soutien inconditionnel de ce dernier à Abdelaziz Bouteflika et à sa dérive, les affaires scabreuses de ses enfants ou encore l'impunité dont jouit le député du FLN Tliba, le ponte de Annaba, ne sont pas pour donner du crédit ni de l'innocence à ce tardif sursaut de Gaïd Salah. Certes, le peuple et l'armée «khawa khawa», mais pas avec les généraux qui font partie du système de rapine de Bouteflika. De ce point de vue, il serait erroné de confondre l'ANP avec des personnes fussent-elles le chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah «L'armée algérienne possède toutes les qualités requises, en matière d'effectifs, d'équipements et de compétences, notamment pour être garante des engagements qu'elle prend vis-à-vis du peuple», assure Benyoucef Melouk. «A la seule condition que cette armée soit dirigée par des officiers supérieurs, patriotes et compétents, et non par des généraux gravement impliqués dans le système qui a mené le pays dans de graves crises économiques et politiques marquées par des assassinats politiques», ajoute Mellouk. Cependant, toute la difficulté du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, vient du fait qu'il tient mordicus à rester dans le cadre constitutionnel, pourtant rejeté par le peuple. Au lieu de la rupture tant espérée par des millions d'Algériens, Gaïd Salah opte pour la continuité laissant s'installer une guerre clanique. De ce fait, il tourne le dos à la période de transition et au processus constituant qu'exige la révolution en cours, et prenant le risque de mettre l'institution militaire qu'il dirige dans l'arène. Il est temps que l'armée doit, en effet, sortir du vieux carcan de la légitimité historique, des jeux des notabilités politico-financières et des alternatives claniques. Le temps est au changement et toutes les institutions du pays doivent répondre à l'appel du peuple. Le changement revendiqué et le renouveau porté par des millions d'Algériens sur les scènes nationale, régionale et internationale interpellent les consciences et se prêtent à de profondes méditations à tous les niveaux de la société.


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