FFS : «Rien ne peut justifier cet acte arbitraire et abusif» Le Front des forces socialistes dénonce et condamne énergiquement l'arrestation de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Le FFS considère que rien ne peut justifier cet acte arbitraire et abusif. Cette arrestation intervient dans un moment où la majorité des Algériennes et Algériens entament le troisième mois de contestation et de révolte pacifique afin de revendiquer, l'ouverture réelle des champs politique, médiatique et l'instauration d'un état de droit, condition sine qua non à l'édification d'une justice indépendante. Un état démocratique qui bannira le recours et l'instrumentalisation de la justice et les corps constituants de la nation, pour régler des comptes obscurs et bafouer les droits les plus élémentaires à savoir la liberté d'expression et le droit à l'exercice politique, deux droits inaliénables, pourtant jalousement garantis par la constitution Algérienne. Le FFS solidaire avec le parti des travailleurs exige la libération immédiate de sa secrétaire générale. Le FFS condamne avec force ce nouveau forcing du pouvoir réel algérien qui vise à faire aboutir son agenda politique en laminant toute voix discordante et en torpillant la révolution populaire. Il appelle ses vaillants militants et l'ensemble de la classe politique, associative et syndicales autonomes à maintenir la dynamique révolutionnaire pacifique, seule rempart contre la nouvelle dictature galopante et unique option pour instaurer la deuxième République de demain. LADDH : «Le coup de force s'installe» La situation prends dangereusement une autre tournure, le coup de force s'installe, en faveur d'une transition clanique, où de plus en plus, l'armée nationale populaire apparaît être au centre de la manœuvre. Aujourd'hui encore, un autre pas est franchit; une femme politique chef d'un parti, est arrêté après sa comparution en tant que témoin devant le tribunal militaire, ouvrant par-là, la voie à tous les scénarios et toutes les dérives. Une escalade qui nous inquiète à plus d'un titre, cette affaire «de conspiration contre l'armée» ne sera-t-elle pas un bon alibi pour faire taire toutes les voix discordantes contre la feuille de route politique que le général Gaid Salah veut imposer au peuple. Le mouvement doit poursuivre la mobilisation et garder le cap autour de son objectif principal revendiqué depuis le 22 février à savoir, le départ du système et de ses symboles. PST : «Cela n'augure rien de bon pour l'avenir» L'arrestation aujourd'hui de Louisa Hanoune intervient dans un contexte de répression et de velléités d'atteintes aux libertés démocratiques. Le pouvoir militaire de fait actuel, incarné par le chef d'état-major, M. Gaïd Salah, semble s'enliser dans une campagne de purges et de règlement de comptes dans une perspective de recomposition du pouvoir mais dans la continuité du régime. L'opacité dans laquelle s'opèrent ces arrestations et l'instrumentalisation évidente de l'appareil judiciaire civil et militaire n'augure rien de bon pour l'avenir de nos droits et nos libertés démocratiques. Les millions d'Algériens et d'Algériennes qui occupent les rues de tout le pays depuis le 22 février, dénoncent notamment l'autoritarisme de 20 années de dérive monarchique du régime. Ils n'accepteront pas de nouveau l'autoritarisme et la répression quelques soient les motifs. Nos divergences multiples et profondes avec le Parti des travailleurs ne nous détourneront pas en ces moments particuliers de l'impérative dénonciation de la répression et de la manifestation militante de notre solidarité. Jil Jadid : «Ces affaires judiciaires doivent être impérativement clarifiées» La mise en détention préventive de Louisa Hanoune, première responsable d'un parti politique, pose clairement la question des libertés politiques et interroge sur les véritables intentions du nouveau pouvoir. Faisant suite à une série d'arrestations d'anciens responsables du pays et d'hommes d'affaires, ce dernier acte fait peser de lourdes présomptions sur l'orientation que prend le cours des événements. L'implication de la justice militaire suppose des actes gravissimes des prévenus, tous civils ou retraités de l'armée. Alors que le mouvement populaire appelle à la mise en place d'un Etat de droit, ces affaires judiciaires doivent être impérativement clarifiées auprès de l'opinion publique. Le régime de Bouteflika doit être remplacé par un processus démocratique et en aucun par un système autoritaire. Les Algériens refuseront tout détournement de leur révolution. MDS : «Le pouvoir persiste dans la hogra» Autant que la revendication démocratique s'enracine dans la conscience et la pratique du peuple, le pouvoir persiste dans la hogra. L'arrestation arbitraire de la secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Louisa Hanoune, confirme une nouvelle fois l'impossibilité de concilier entre les aspirations du peuple algérien à la justice et à la souveraineté et les comportements du pouvoir générés par sa nature antidémocratique. C'est pour cela que le MDS appelle à la poursuite de la mobilisation révolutionnaire pour faire du rêve démocratique une réalité à travers la rupture totale avec le système politique et ses symboles. PLJ : «L'opinion publique est en droit d'être éclairée» Le bureau national du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a été surpris par la décision du tribunal militaire de Blida de mettre en détention préventive jeudi 9 mai, Madame Hanoune, présidente du Parti des travailleurs. Cette décision intervient à la veille du 12E vendredi des marches populaires nationales revendiquant un changement radical du régime actuel, et une lutte sans merci contre la corruption. Elle doit être expliquée à l'opinion publique pour éviter toute répercussion négative sur la liberté de l'action politique, et parce qu'elle concerne une personnalité qui dirige un parti politique agréé depuis 1990. Mme Hanoune est connue pour le courage de ses critiques, son franc-parler, et pour la constance de ses positions, outre son long parcours notamment dans la lutte pour la protection des acquis sociaux des couches précaires, la dénonciation de l'argent sale et des fortunes d'origine douteuse. L'opinion publique est en droit d'être éclairée sur tous les aspects des faits qui lui sont attribués dans ce précédent politique inquiétant, abstraction faite de leur gravité, tout comme il est du droit de la prévenue d'exercer intégralement son droit constitutionnel à un procès équitable et juste, lui assurant les garanties nécessaires à sa défense.
Djamel Zenati : «Un tournant dangereux» L'arrestation de Louisa Hanoune marque un tournant dangereux dans l'évolution de la crise dans notre pays. C'est l'inquisition. Mouwatana : «Un grave dérapage » L'incarcération de Louisa Hanoune est un grave dérapage. Mouwatana tient à exprimer sa vive inquiétude quant à cette situation. Sid Ahmed Semiane : «La mise en scène de l'arbitraire» Attention. Un pas supplémentaire dans la dictature a été franchi. Ce soir, Louisa Hanoune, une femme politique, dormira en prison. Son arrestation, réalisée par maître Gaid Salah, filmée par les caméras soumises de la télévision publique, est une preuve supplémentaire d'une dérive totalitaire de plus en plus nerveuse. De plus en plus agitée. Le général Tewfik, Saïd Bouteflika et le général Tartag ont eu droit au même cérémonial. Même emplacement des caméras, mêmes mouvements, même montage, mêmes prises de vue, mêmes plans, même zoom arrière maladroit, même champ et contre-champ. Mêmes marches impressionnantes qu'on escalade avant d'être bouffé par l'inconnu d'une porte austère et silencieuse du tribunal militaire. Même volonté d'avilir. D'humilier. Même intention de faire peur et de signifier une suprématie. Même mise en scène de la force et de l'arbitraire qui se déploie dangereusement. Le dispositif est installé avec le même souci d'être raccord avec une certaine idée de la terreur pas avec une certaine idée de la justice.