Le projet de construction d'un CHU à Béjaïa serait-il enterré ? L'administration a opté pour la reconversion des locaux à usage professionnel sis à Sidi Ali Lebhar, à la sortie est de la commune de Béjaïa, en structure sanitaire qui sera rattachée au CHU Khellil Amrane. Selon nos informations, le cahier des charges pour l'étude et la réalisation de l'aménagement des locaux de Sid Ali Lebhar est en cours de réalisation. «Le Premier ministre, Nourredine Bedoui, a saisi le ministère des Finances afin d'inscrire une opération pour l'étude de ce programme dans le cadre du budget de 2019», selon la cellule de communication de la wilaya, après que la commission d'arbitrage du ministère de la Santé a tranché en faveur de «l'affectation des locaux à usage professionnel, situés à Sidi Ali Lebhar, dans la commune de Béjaïa, au profit du Centre hospitalo-universitaire Khellil Amrane pour le développement des activités de soins et de formation médicale». La communauté universitaire, notamment les étudiants et enseignants en médecine, verra également leur département basé à Aboudaou délocalisé vers Sidi Ali Lebhar. D'après le même communiqué, une assiette foncière est réservée à la construction d'une nouvelle faculté de médecine, d'une capacité de 4000 places pédagogiques extensible. Les locaux, qui seront transformés en plusieurs services pour le CHU étaient destinés initialement à accueillir des bureaux, mais ils sont abandonnés depuis 2007. Dans le même contexte, plusieurs projets ont été proposés par la direction de la santé (DSP) lors de la réunion de travail tenue avec le wali au début de l'année dans le but de les soumettre à la commission d'arbitrage du ministère des Finances en prévision du programme de développement neuf de l'année 2020. Sur les six propositions de programmes établis par la DSP et l'administration de la wilaya, le grand projet du nouveau CHU ne figure pas. Ainsi, au lieu de réaliser un nouveau CHU qui pourrait répondre aux besoins de la population, la wilaya a opté pour un palliatif à un projet indispensable et promis à maintes reprises par les ministres de la Santé qui se sont succédé à la tête de ce département ministériel. Pour rappel, un choix de terrain localisé dans la commune de Boukhelifa, à l'est de Béjaïa, a été effectué pour la construction d'un CHU, avant que la démarche ne soit compromise par la chute des prix du pétrole en 2014, ce qui a conduit au gel de ce programme. Ainsi, les responsables ont déterré «une vieille idée», qui date de 2016, soit du temps où Ouled Salah Zitouni était à la tête de la wilaya. Il s'agit de la «réhabilitation des locaux commerciaux se trouvant à Sidi Ali Lebhar», se trouvant sur la route qui mène vers l'aéroport international Abane Ramdane. Pour ce faire, ces locaux et immeubles appartenant au ministère de l'Intérieur ont été transférés au profit du ministère de la Santé, avant d'entamer les travaux de finition avec la transformation des immeubles en un ensemble de services hospitaliers «pour permettre l'extension des services du CHU de Béjaïa». Selon la DSP, «la structure a déjà été visitée par les services du ministère de la Santé et l'aval a été donné pour envisager cette option avec un montant de 2,5 milliards de dinars». Par ailleurs, cinq autres opérations sont demandées pour étoffer la carte sanitaire de la wilaya en infrastructures et équiper ces structures, à savoir la réalisation d'une polyclinique urbaine au niveau de la ville d'Akbou, l'acquisition de banaliseurs, pour permettre la transformation des déchets des activités de soins à risques infectieux (DASRI) en «déchets banals» pour 8 milliards de centimes, et d'équipements pour la réhabilitation des hôpitaux d'Akbou, Amizour, Aokas, Sidi Aïch et Kherrata. En plus de l'acquisition de 10 ambulances, un projet de construction d'un centre de soins au niveau du pôle urbain d'Ighzer Ouzarif, à Oued Ghir, dépourvu d'équipement public, est également mis en avant.