Comme à chaque fois, les dernières précipitations qui ont battues la ville de Djanet, jeudi soir, mettent en exergue pour la énième fois le véritable risque majeur qu'encourt cette ville, sise à 400 km au sud d'Illizi, et qui menace de mettre en péril la vie des citoyens. Les images qui ont envahi le réseau social Facebook, quelques minutes seulement après les précipitations montrent une ville qui appartient à l'âge de pierre. Des routes coupés, des poteaux électriques tombés, des toits des foyers et des sièges publics inondés à l'image de l'office national du tourisme (Onat) et du stade communale de la cité Beni Oueskon. « Tout est trafiqué dans ce bled », ironise un internaute. Et comme le veut la coutume, un communiqué de la cellule de communication de la wilaya d'Illizi, diffusé sur Facebook, a fait savoir qu'une cellule de crise a été installée à cet effet, avec pour objectif de suivre la situation et d'évaluer les dégâts. Une gestion qui, semble-t-il, loin d'aller au profondeur de cette problématique qui a causé des dégâts humains et matériels très importants lors des inondations dévastatrices qu'a connu la wilaya d'Illizi en 2006. En fait, selon les schémas prospectifs d'aménagement et du développement durable du plan d'aménagement du territoire de la wilaya d'Illizi, adopté en 2016 : « Les zones de Djanet et Illizi, en raison de leurs topographies défavorables, sont des zones d'accumulation et de crues, fortement exposées aux inondations où les populations, les infrastructures de communication et les terres agricoles subissent souvent des dégâts importants.» Les questions qui se posent naturellement face à ce constat alarmant, à quand la délimitation et l'inventaire des zones inondables à travers la wilaya d'Illizi ? N'est-il pas temps d'entreprendre les mesures adéquates pour éviter le pire aux habitants du Tassili ? Faut-il encore rappeler que les inondations constituent un risque majeur dont les actes de leurs prévention et de leurs gestion sont des actes d'intérêt public, conformément aux dispositifs de la loi n°04-20 du 25 décembre 2004, relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. A bon entendeurs.