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Louanchi Meriem. Docteur en phytopathologie de l'Université Paris XI-Centre d'Orsay : Il faudrait commencer par se préoccuper de la biodiversité cultivée locale
Publié dans El Watan le 07 - 06 - 2019

Le 22 mai, comme chaque année, le monde célébrait la Journée mondiale de la biodiversité avec une note de pessimisme pour l'avenir. La FAO(1) redoute-t-elle une pénurie alimentaire due à la disparition de la biodiversité des plantes cultivées ? En Algérie, peut-on parler d'un réservoir suffisant de plantes cultivées et de leurs variétés ?
Dans l'absolu, oui puisque l'Algérie appartient à la région méditerranéenne qui est l'un des centres de biodiversité du monde. De même qu'elle a été un territoire où l'agriculture n'a cessé d'évoluer au cours de l'histoire, allant jusqu'à la sélection des variétés d'un grand nombre d'espèces cultivées. Cependant, le développement du secteur agricole s'est orienté vers une agriculture intensive conventionnelle, avec pour corollaire l'utilisation de «variétés à haut rendement» qui, avec l'ouverture du marché des semences de variétés hybrides, ont considérablement contribué à une érosion génétique des variétés locales.
Toujours en Algérie, les connaissances que nous avons acquises sur nos systèmes agronomiques permettent-elles d'estimer les risques de pénurie provenant de la disparition des plantes cultivées ?
Il est clair qu'à l'heure actuelle nous savons qu'il existe une érosion génétique de certaines espèces de céréales et légumineuses alimentaires et fourragères, des cultures maraîchères et pérennes. La dissémination de variétés à haut rendement et le développement de cultures monovariétales encouragent cette érosion. Pour le blé, une étude a montré que les variétés nouvelles entraînent une tendance à la disparition des variétés locales, comme Bidi ou Zenati, avec une pénurie des semences délivrées par les CCLS(2).
La production de pomme de terre repose pour 60% sur une variété unique, la Spunta, alors qu'il y a plus d'une centaine de variétés homologuées et 80% de la production oléicole proviennent de 3 variétés, Chemlal, Azeradj et Sigoise, alors qu'il existe, selon le catalogue de l'ITAFV(3), plus de 30 variétés locales, sélectionnées ou améliorées. D'après le rapport de la FAO que vous citez, trois grandes menaces pèsent sur la biodiversité cultivée : les catastrophes naturelles, le changement climatique, les maladies et nuisibles émergents.
Une sécheresse sévère ou l'apparition d'une maladie créant une épidémie pourraient détruire des cultures et des vergers, mais aussi entraîner l'extinction de variétés et espèces cultivées. Par ailleurs, cette biodiversité n'étant pas protégée réglementairement, elle peut être victime de pillage et de biopiraterie.
Dans le monde, bon nombre de plantes cultivées stratégiques pour l'alimentation humaine et animale ont pour origine le bassin méditerranéen.
Quel rôle devons-nous jouer pour contribuer à freiner ou endiguer l'érosion de la biodiversité ?
Il faudrait commencer par se préoccuper de la biodiversité cultivée locale, adaptée à des conditions environnementales extrêmes comme la sécheresse ou la salinité, ou la tolérance aux maladies. Des données existent, mais elles sont fragmentaires et cloisonnées.
Des collections de semences existent, mais elles le sont surtout au titre de conservation dans les instituts techniques et de recherche. La mise en place d'une stratégie de protection, de conservation et d'utilisation durable de la biodiversité cultivée locale nécessite une concertation pluri-acteurs, regroupant agriculteurs, organisations de la société civile, chercheurs, gestionnaires et décideurs autour de :
– la mise en place d'un cadre réglementaire permettant la protection de la biodiversité cultivée locale et les conditions de son utilisation durable :
– la protection et la valorisation des agrosystèmes qui hébergent cette biodiversité locale et qui reposent essentiellement sur des agricultures familiales et paysannes. La promotion de ces systèmes agraires est un élément-clé favorisant la diversification des variétés locales et leur distribution ;
– l'organisation d'une filière pour la multiplication des semences et plants par l'intéressement, l'appui et le renforcement des capacités des acteurs impliqués ;
– l'implication de la recherche dans l'approfondissement des connaissances des caractéristiques des différentes variétés locales et dans l'élaboration de projets de sélection participative.

Endnotes :
1) Organisation mondiale pour l'agriculture et l'alimentation (ONU)
2) Coopérative des céréales et légumes secs
3) Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne


Louanchi Meriem est Docteur en phytopathologie de l'Université Paris XI-Centre d'Orsay. Elle enseigne à l'Ecole nationale supérieure agronomique d'El Harrach et est Directrice de Laboratoire de phytopathologie et biologie moléculaire. Ses recherches portent sur la protection des plantes et les interactions entre plantes et micro-organismes. Elle est également consultante nationale et internationale en bioressources, biosécurité et souveraineté alimentaire.


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