L'affaire a fait boule de neige et suscité les plus folles rumeurs à Jijel. Il s'agit du marché d'élargissement de la digue du port de Djendjen, donné à la société sud-coréenne Daewoo, et qui aurait été entaché de corruption. Après plusieurs jours de filature et d'enquête, les services de police auraient dévoilé les dessous de ce scandale, pour lequel six personnes, dont le chef de projet de Daewoo, ont été présentées hier au parquet de Jijel pour entre autres association de malfaiteurs et corruption. Trois parmi ces dernières, dont une secrétaire exerçant au secrétariat général du gouvernement, et un ex-militaire, ont été arrêtées à Alger et transférées à Jijel, où elles ont été entendues puis maintenues en garde à vue. En fait, selon nos sources, Daewoo, qui avait obtenu au mois de septembre 2009 le marché d'élargissement de la digue pour un montant de 12 milliards de dinars, ne pouvait entamer les travaux, faute d'Ordre de service (ODS), que les autorités ne lui ont pas signé pour une raison restée inconnue. Un blocage qui l'a poussé à chercher d'autres moyens pour faire aboutir ses travaux. Selon nos sources, la somme réclamée pour arracher l'ODS serait de 18 millions de dinars, sur laquelle une partie de 15 millions de dinars aurait été versée. Les filatures opérées par les services de police auraient permis l'arrestation en situation de flagrant délit pour certains mis en cause, dont le chef du projet de la société coréenne. Jusqu'en fin de journée, le juge d'instruction n'avait pas encore terminé les auditions, qui risquent de déboucher sur d'autres révélations encore plus graves. Il est important de préciser en outre que la société Daewoo connaît le même problème à Boughezoul, où elle a arraché un marché d'étude avec le ministère de l'Environnement de plus d'une dizaine de millions de dinars, mais n'a pu obtenir l'ordre de service. Des blocages qui souvent nourrissent les réseaux de corrompus. Affaire à suivre…