Le lancement des opérations de réception des véhicules importés par les concessionnaires nécessitera la réalisation d'autres ouvrages l Le but est d'assurer une meilleure fluidité dans la circulation des engins de transport. Le port de Djendjen est désormais condamné à réussir après la décision gouvernementale d'interdire le traitement de marchandises non conteneurisées au niveau du port d'Alger. Déjà, Jijel s'apprête à devenir un réceptacle important pour les véhicules importés par les concessionnaires. Les grandes craintes émises au début par les opérateurs économiques, principalement ceux versés dans le véhicule, ont été vite évacuées. Le risque de voir les services de la douane à la traîne a été, fort heureusement, évité. Ces derniers, qui ne s'y sont pas pris à temps depuis l'annonce de la décision gouvernementale, ont pu être, in extremis, au rendez-vous. Si les opérations de débarquement se déroulent jusque-là à merveille, il n'empêche qu'il convient maintenant de soulever certains points qui demandent à être sérieusement pris en charge. Le début des opérations de réception des véhicules à Djendjen a signifié, à l'extrême, la nécessité de moderniser le réseau routier de la wilaya, notamment dans son axe nord-sud, c'est-à-dire Jijel-Sétif. Le flot de semi-remorques transportant les véhicules des différents concessionnaires congestionne assez la RN43 dans son tronçon entre Jijel et El Milia, ainsi que la RN27 dans la portion allant de cette dernière commune vers les limites de la wilaya de Mila. Certes, les tronçons allant du port de Djendjen à El Milia sont en cours de dédoublement de la voie, et certains segments devraient même être réceptionnés prochainement, mais il reste que le tronçon allant d'El Milia à la limite de la wilaya constitue un obstacle à la fluidité de la circulation routière. Même ce dernier tronçon a fait l'objet d'une inscription, ce qui laisse présager que le dédoublement touchera aussi cette partie de la RN27. Mais qu'en est-il des parties se trouvant dans les wilayas de Mila et Constantine ? Rien que ce questionnement nous ramène vers le port de Djendjen, d'où devrait démarrer la pénétrante autoroutière qui filera plein sud pour rejoindre les Hauts-Plateaux sétifiens et l'autoroute Est-ouest. Cette voie sera incontestablement la clé pour la réussite du port de Djendjen. Confié à un groupement d'entreprises italiennes, le dossier n'a plus refait surface depuis un bon bout de temps, suscitant de ce fait des inquiétudes. Aux dernières nouvelles, il serait traité au niveau de la commission nationale des marchés. Des travaux d'extension sont prévus L'autre écueil auquel devra faire face le port de Djendjen réside dans la sécurisation du plan d'eau. D'où la nécessité d'abaisser le ressac au maximum pour assurer la meilleure stabilité aux navires et réduire par la même occasion le nombre de jours pendant lesquels le port est consigné. L'étude relative aux travaux d'extension des ouvrages de protection du port a déjà été réalisée par le bureau d'études Bceom, et leur exécution confiée à la société sud-coréenne Daewoo Engineering & Construction, laquelle s'est déjà installée et attend la délivrance de l'ordre de service pour démarrer les travaux. Les Coréens ont déjà commencé à faire venir les équipements nécessaires au chantier. Les principaux travaux devant être réalisés concerneront l'extension de la digue nord de 400 m et le rétrécissement de la passe. Ces derniers travaux consisteront en la réalisation d'épis. Le premier, d'une longueur de 250 m, sera un prolongement de la jetée Est alors que le second, d'une longueur de 100 m, démarrera de la digue Nord pour aller dans le même axe que le premier épi. Les autres comportent la réalisation d'une plage absorbante avec 132 000 m3 de sable pour dissiper le dragage dans la zone de manœuvre du port de 525 000 m3 de sable. Et bien sûr, il sera aussi procédé à l'installation de feux de guidage (signalisation maritime). Le contrat courra sur une période de 24 mois, à compter de la notification de l'ordre de service. Outre la campagne géotechnique, les travaux nécessiteront la réalisation de caissons qui seront remplis de sable et de blocs Antifer (bloc cubique en béton armé). Les caissons seront fabriqués avant d'être transportés pour être installés puis remplis. La somme de tous ces travaux permettra au port de Djendjen d'évoluer à l'avenir dans le monde des safe-port. Mais ces travaux ne sont pas les seuls qui attendent cette infrastructure portuaire. Le segment sur lequel compte énormément l'Emirati Dubaï Port World (DPW) qui a pris en partenariat, avec les Algériens, le terminal à conteneur de Djendjen, devrait être réalisé sur une superficie de 78 ha dont 65 gagnés sur la mer. DPW devra se contenter pour le moment des infrastructures existantes pour lancer son activité.