En solidarité avec les femmes de Hassi Messaoud, un rassemblement sera organisé ce soir à 18h30, devant l'ambassade d'Algérie, place Narvik, dans le 8e arrondissement de Paris, pour « exiger que l'Etat algérien, qui sait assurer la sécurité des compagnies pétrolières de Hassi Messaoud, assure aussi, par la loi, la sécurité des femmes qui y travaillent et le droit qu'elles ont à y vivre et gagner leur vie ». A l'origine de cette manifestation pacifique, de nombreuses associations féministes, des organisations de défense des droits de l'homme et des partis politiques. Les premiers signataires sont le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Marche mondiale des femmes, Pluri-elles Algérie, le réseau féministe Ruptures, Femmes contre les intégrismes (AFMCI), Women's Initiative For Citizenship and Universal Rights (WICUR), l'Association de culture berbère ( ACB), l'Association pour l'égalité par la loi (APEL), l'Association des Marocains de France (AMF), l'Association des Tunisiens de France (ATF), l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (Fasti), la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), la Ligue des droits de l'homme (LDH), Les Verts, Manifeste des libertés, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), le Parti communiste français (PCF), le Parti de gauche (PG). Ces premiers signataires rappellent que « des femmes travaillant et vivant dans des habitations précaires à Hassi Messaoud, une des villes les plus sécurisées d'Algérie, ont de nouveau été agressées, blessées et dépouillées de leurs biens par des bandes d'hommes encagoulés faisant régner la terreur, chaque soir durant plusieurs semaines. Une terreur que ces femmes ont déjà connue le 13 juillet 2001, date à laquelle une horde de 300 hommes armés leur ont fait subir les pires atrocités ». Et de signaler que « cette répétition n'est pas fortuite : c'est parce que les crimes de 2001 n'ont donné lieu qu'à une parodie de justice et sont, de fait, restés impunis que libre cours est donné à la haine contre des femmes qui vivent seules et gagnent leur vie, à la haine contre une indépendance considérée comme illégitime, parce que féminine ». « Malgré les plaintes que ces femmes ont déposées au commissariat de police de leur quartier, aucune suite judiciaire n'a été engagée pour poursuivre les agresseurs. Les autorités algériennes restent dans le déni : à leurs yeux, il ne s'agirait que d'incidents isolés, de bavures, alors que ces femmes continuent à vivre la terreur au quotidien. Ce déni tend également à occulter les raisons de la présence de ces femmes à Hassi Messaoud, à savoir le chômage qui les frappe ailleurs sur le territoire algérien et les pousse à venir travailler dans cette région. »