De plus en plus de voix s'élèvent contre l'abattage illégal de la volaille qui fait rage à El Milia. Pratiquement chaque jour, des abattoirs à ciel ouvert sont illégalement tenus par des personnes qui s'y adonnent en toute quiétude. C'est ce qu'on constate d'abord au marché de proximité de la ville, devenu un véritable dépotoir. Et c'est dans des conditions d'une extrême insalubrité que des poulets sont égorgés et déplumés quotidiennement, avant d'être exposés à l'entrée même de ce marché. Une clientèle peu soucieuse des risques sanitaires qu'elle encourt est toujours prête à débourser de l'argent pour s'offrir ces poulets. Les services d'hygiène et de contrôle sont aux abonnés absents. Ils semblent avoir d'autres priorités qui ne sont pas forcément liées à la répression de cette pratique, qui s'est perpétuée dans les mœurs commerciales locales. Plusieurs autres points de ce genre d'abattage sont également recensés dans cette même ville, à tel point d'ailleurs que l'ordre et le respect des règles les plus élémentaires d'hygiène n'ont plus droit de cité dans les préoccupations des responsables locaux. Ce phénomène a davantage pris de l'ampleur, devenant même une pratique totalement admise les jours de marché, qui se tiennent le mardi et le vendredi. Le mardi est consacré au traditionnel souk hebdomadaire, tandis que le vendredi, c'est la tenue du marché de voitures, qui a également aidé à la prolifération de cet abattage. En plus des points recensés un peu partout en ville, c'est à raison de deux fois par semaine que plusieurs vendeurs de volaille s'installent dans des conditions d'hygiène peu commodes pour s'adonner à ce commerce. «C'est aussi de la concurrence déloyale pour ceux qui ont investi dans l'ouverture des abattoirs, des milliers de poulets sont abattus chaque semaine d'une manière illégale, ce qui représente un énorme préjudice pour ces derniers», soutient un initié à ce circuit.