Sale temps pour la société privée Générale assurance méditerranéenne (GAM). Réunie en date du 27 avril dernier, la commission de supervision des assurances, rattachée au ministère des Finances, a pris une série de sanctions contre cette société fondée en 2001. « Suite aux conclusions des travaux de contrôle, la commission de supervision des assurances a décidé, en application des articles 213 et 241 de l'ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances, modifiée et complétée, des sanctions à l'encontre de la GAM », indique cette commission dans un courrier adressé au président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), dont El Watan détient une copie. La première sanction consiste à restreindre l'activité de l'assureur privé. « La société GAM n'est plus habilitée à souscrire les contrats "assurance frontière" prévus dans les dispositions de l'article 14 du décret n°80-34 du 16 février 1980, fixant les conditions d'application de l'article 7 de l'ordonnance n°74-15 du 30 janvier 1974 relative à l'obligation d'assurance des véhicules automobiles et au régime des dommages », précise ladite commission dans sa missive. En outre, la même commission a infligé un blâme à la société et notifié la suspension de Sassi Arnaud de ses fonctions de directeur général. Ce responsable est arrivé a la tête de GAM en mai 2008 en provenance d'April Group (France) où il dirigeait la filiale d'assurances dommages, Axeria IARD, après vingt années dans l'assurance, dont douze à l'international chez Groupama-GAN. Les motifs de ces sanctions sont liés aux infractions constatées dans l'application de l'obligation d'assurance des véhicules automobiles et au régime d'indemnisation des dommages. Rachetée par le groupe financier Emerging Capital Partners (ECP), la GAM a traversé une période de crise aiguë, entachée particulièrement par une gestion boiteuse. Fin 2006, malgré ses 300 000 clients, pour l'essentiel des particuliers, la GAM est financièrement exsangue. Elle passe sous la houlette de nouveaux propriétaires, dont M. Sassi. En reprenant cette société, ces dirigeants ont hérité à la fois d'une sale ardoise et d'une mauvaise réputation. Environ 120 000 dossiers d'indemnisation traînaient encore dans les tiroirs de cette agence depuis 2007. M. Sassi avait estimé, fin novembre 2009, qu'environ 85 000 de ces dossiers ont été réglés. Les responsables de GAM Assurance avaient injecté 15 millions d'euros afin d'assainir la situation financière de l'entreprise. Cet assureur privé évoluait, d'après lui, sur des bases plus saines. L'équilibre financier a été retrouvé sur l'exercice 2008, qui présente un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros, en hausse de 22%, soit moins que la moyenne du marché. Notons que GAM Assurance offrait des services destinés aux particuliers et aux petite et moyenne entreprises et disposait de 280 points de vente à travers le territoire national. Par ailleurs, le département de Karim Djoudi a également sanctionné le cabinet de courtage Wafassurances, géré par Ghaouti Abdelhalim, en lui infligeant un blâme.