Des centaines de milliers de manifestants ont battu le pavé, aujourd'hui à Alger. Ils ont donné, en ce 18e vendredi de la révolution pacifique, le coup de grâce aux manœuvres de division menées contre le peuple algérien. Dès la matinée, des milliers de personnes sont sorties manifester aux alentours de la grande poste, pour réclamer le départ de tous les symboles du régime. Les forces de sécurité, mobilisées en très grand nombre, ont procédé à des interpellations parmi les porteurs de drapeaux amazighs. La police a fait aussi usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants. Mais les choses ont totalement changé à partir de 14h, l'heure habituelle de départ des marches. Une véritable marée humaine a submergé le centre de la ville et les policiers n'ont rien pu faire face aux nombre impressionnant de drapeaux amazighs brandis et dont les porteurs étaient protégée par la foule impressionnante. A 14h30, le centre ville, de Place Audin à la grande poste, vibre au rythme de « Algérie libre et démocratique », « Etat civil, non militaire », « pouvoir assassin » et « Un peuple éduqué et Etat de traitres ». Ceux-là en plus de l'incontournable slogan « yetnahaw ga3 (il faut qu'ils dégagent tous) » chanté et écrit sur des pancartes, les tee-shirts et les casquettes. Le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, accusé de vouloir diviser le peuple en donnant instruction aux forces de sécurité de confisquer les drapeaux autre que l'emblème national, a été la cible de slogans des plus virulents. Outre l'habituel « Gaïd Salah dégage !», les foules ont scandé « la main dans la main, nous chasserons le gang ainsi que Gaïd », « Gaid Salah à El Harrach (la prison) » et « Kabyles et arabes sont frères et Gaid Salah est avec les traîtres ». Les slogans dédiés à l'union et la fraternité ont prospéré aujourd'hui à la capitale : « pas de régionalisme nous sommes frères », « Non à la fitna, un seul peuple », « Que Dieu nous protège des diviseurs, visibles et cachés, et libère notre pays du gang » ou encore « peuple uni, nous vous mettrons hors d'état de nuire ». Les marcheurs ont réitéré leur rejet de l'appel au dialogue lancé par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. « Non au dialogue avec le gang », « non aux élections organisées par les gangs », lit-on sur des pancartes. Les médias, plus particulièrement les chaînes de télévisions, ont été également fustigés par les manifestants qui les ont qualifiés de « flagorneurs » et de « menteurs ». 15h30 à la rue Hassiba. Une foule imposante récite en chœur des versets coraniques à la mémoire de l'ancien président égyptien, Morsi, décédé récemment. D'ailleurs, les portraits de Morsi ont été brandis par de nombreux manifestants qui ont demandé également, à travers leurs pancartes, de « laisser Cheikh Ali Benhadj faire ses prières dans la mosquée ». A 16h00, les manifestants, toutes tendances idéologiques confondues, continuent de converger vers le centre de la capitale qui a vécu des moments forts en sensations, en ce premier jour de l'été 2019. Alger, 18e vendredi : » Kabyles et arabes sont frères » pic.twitter.com/sSuN53k9qj — elwatan.com (@elwatancom) 21 juin 2019