Les dizaines de manifestants arrêtés, ce matin à Alger, en possession de drapeaux Amazighs ne sont pas libérés en fin d'après-midi. Ils sont, selon la députée du RCD, Fetta Sadat maintenus en garde à vue en prévision de leur présentation, dimanche, devant le procureur de la république. « Nous sommes présentés aux commissariats de police pour chercher les manifestants arrêtés dans la matinée. A notre surprise, les policiers nous ont informés qu'ils ont reçu des instructions de les placer en garde à vue. Ils seront donc devant la justice », explique la députée. S'il se confirme, ce fait constitue un précédent grave. Car depuis le début du mouvement populaire, tous les manifestants arrêtés dans la marche sont libérés en fin d'après-midi. Mais il semble que le pouvoir a décidé de revenir aux anciennes pratiques ayant prévalu avant le 22 février dernier. Ce matin, rappelons-le, des dizaines de manifestants ont été interpellés de manière musclée par les agents de la police lancés à la chasse du drapeau Amazigh. Pour rappel, le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah avait annoncé sa décision d'interdire cet emblème dans les marches en affirmant avoir donné des instructions aux services de sécurités pour appliquer la décision.