Des milliers d'étudiants ont marché aujourd'hui à Alger. Le mot d'ordre « Dégagez tous ! » reste dominant malgré l'apparition, au grand jour, de divergences idéologiques, somme toute naturelles. La marche du 18e mardi s'est ébranlée de la place des martyrs vers 10h 30. Les étudiants ont chanté l'hymne nationale avant de prendre le chemin de Bab Azzoun en scandant « Kabyles et arabes sont frères, Gaid Salah est avec les traîtres » et « le peuple veut une justice indépendante ».
11h30 devant la statue de l'émir Abdelkader, une bousculade entre deux groupes d'étudiants, qui voulaient, chacun, se mettre en avant. D'une part, ceux qui portaient une banderole géante sur laquelle il est écrit « Badissia Novembriste » et de l'autre, des étudiants ayant dessiné le Z amazigh sur leurs visages. Le différend est vite réglé au milieu des applaudissements de la grande majorité des étudiants. Sur les pancartes brandies par les jeunes manifestants on pouvait lire « libérer les détenus ( arrêtés pour le port du drapeau amazigh)», « le problème n'est pas dans le drapeau mais dans le gang », « dissolution du FLN et RND », « Y'en a marre de vos déclarations incendiaires », « Le drapeau amazigh ne porte pas atteinte à l'unité nationale, il est un symbole de liberté ». Les étudiants ont continué à avancer jusqu'à la rue Pasteur, avant de bifurquer vers le boulevard Amirouche en clamant « nous n'allons pas s'arrêter, nous sortirons chaque mardi », « Ni Gaid ni Said (Bouteflika) ». Quelques mètres plus loin, vers 12h00 à Place Mauritania, les marcheurs sont bloqués par un cordon de sécurité. La tension est montée d'un cran au milieu des cris lancés par des passants qui semblaient scandalisés par l'attitude des policiers. « Nous sommes des étudiants, non des terroristes » et « Silmya silmya (pacifique », scandaient les étudiants. La police bloque les étudiants à place Mauritania à Alger pic.twitter.com/24fh2RuMfu — elwatan.com (@elwatancom) 25 juin 2019