Le nuage de cendres provoqué par l'éruption du volcan islandais Eyjafjoll a atteint dans la journée d'hier l'Algérie. Toutefois, il n'y a pas lieu de céder à la panique, puisque la puissance du phénomène reste bien en deçà de ce qu'ont vécu les pays de la rive nord de la Méditerranée. « Ce sont des particules microscopiques suspendues dans l'air qui n'ont aucune incidence sur la santé des citoyens », rassure un ingénieur de l'Office national de météorologie (ONM). Le nuage, qui se propage « diagonalement », avait recouvert dans l'après-midi d'hier les régions de l'ouest du pays jusqu'à l'est d'Alger, dans la région de Béjaïa et devait s'étendre à Béchar et à Tindouf. Les prévisions de l'ONM, effectuées sur la base des données émises par le Centre d'observation des cendres volcaniques de Londres, qui fait office de référence en la matière, prévoient toutefois une expansion du « brouillard ». « Dans la nuit de mercredi à jeudi à minuit, le nuage aura recouvert toute la partie nord du pays, jusqu'à Béchar, ainsi que les Hauts-Plateaux ouest », affirme l'ONM. Une amélioration « conditionnelle » était cependant attendue ce matin à partir de 6h. Car « rien de plus variable que ces prévisions », tempère l'ingénieur. Celles-ci sont d'ailleurs plus aléatoires que des prévisions atmosphériques, car elles sont dressées sur la base de modèles de dispersion et de concentration de particules dans les couches atmosphériques. « Les prévisions ne sont valables que pour 18 heures. Et elles sont conditionnées à l'état d'éruption du volcan islandais », explique l'ingénieur de l'ONM. En d'autres termes, si une autre éruption vient à se produire, ou si l'épisode explosif du volcan redouble d'intensité, les retombées sur le territoire algérien pourraient être tout autres. Car ce qui à la mi-avril avait paralysé le trafic aérien international et à plus forte raison européen, n'a provoqué aucune perturbation dans les plans de vol à l'aéroport international d'Alger Houari Boumediène. « Le passage hier du nuage n'a en rien modifié l'activité aérienne. Tous les programmes ont été respectés, qu'il s'agisse du réseau international ou des lignes intérieures », assure Beldi, chargé d'escale à l'aéroport d'Alger. « Les compagnies étrangères ont d'ailleurs assuré jusqu'à l'heure actuelle, l'ensemble de leurs dessertes. Car contrairement à la précédente crise, la plupart des aéroports internationaux sont restés ouverts », ajoute-t-il. De même, la compagnie Air Algérie déclare n'avoir eu à annuler ou à reporter aucun des vols prévus pour la journée d'hier. « Les particules de cendres sont suspendues assez haut dans l'atmosphère et ne se trouvent pas dans les couloirs empruntés par Air Algérie », affirme Mme Benbelkacem, chargée de la communication au sein de la compagnie nationale. Ainsi, l'ensemble des vols vers l'Espagne a été maintenu, de même que celui prévu pour la ville de Casablanca, au Maroc. « Seul un vol vers Istanbul a été reporté de quelques heures le 9 mai », poursuit-elle. Toutefois, et afin de suivre de plus près l'évolution de la situation, une cellule de crise a été installée hier par Air Algérie. « La conduite à adopter face à ce nouvel épisode sera décidée en temps et heure et selon la gravité de la progression du nuage de cendres. Les passagers seront en fonction de la situation au jour J informés à l'heure H », avance, M. Beldi.