Les forces du Gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye enchaînent les victoires sur le front, ces derniers jours, contre les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar- désormais plus que jamais acculées, reprenant ainsi le contrôle de plusieurs villes et emprisonnant nombre d'éléments parmi les forces du camp adverse, selon les médias. En effet, après la reprise totale du contrôle de la ville de Gharyan mercredi au terme d'une bataille féroce et d'une percée spectaculaire vendredi dans la ville Esbiaa au sud de Tripoli, les forces du GNA ont fait savoir samedi avoir détenu 150 éléments parmi les troupes de Haftar et saisi un arsenal de guerre des plus importants. « Nous avons pu emprisonner 150 combattants pro-Haftar et saisi 70 véhicules armés et blindés émiratis », a indiqué Mohamad Gnounou, porte-parole des forces du GNA, en marge d'une conférence de presse animée conjointement avec le maire de la ville de Gharyan . Les victoires des forces du GNA, enregistrées dans les villes de Gharyan et de Esbiaa, s'ajoutent à bien d'autres exploits que ne cessent d'enregistrer les hommes du président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez al-Sarradj, dans d'autres villes notamment près de la capitale Tripoli où l'on affirme d'ores et déjà la reprise du contrôle sur l'aéroport international de Tripoli, selon les médias. « Ces victoires sont très importantes pour le moral des combattants des forces du GNA qui sont désormais prêts à acculer les hommes de Haftar jusqu'à dans leur dernier abris », selon un porte-parole du GNA. Il faut dire que cette percée des forces du GNA sur le terrain a été prévue et annoncée par le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj, qui en prenant le courage et détermination de ses hommes, avait appelé Haftar à « cesser les hostilités » et à « revenir au calme et à la sagesse ». Fayez al-Sarradj, soutenu par la communauté internationale, a pris même le soin de proposer une alternative à son adversaire, à savoir l'organisation d'élections libyennes avant la fin de l'année. Une proposition qui été qualifiée d'un pas audacieux et d'une opportunité inespérée au général à la retraite Khalifa Haftar dont « les capacités de nuisances et le génie dans les questions de guerre se sont avérées dérisoires », selon des analystes. Haftar, qui a lancé depuis le 4 avril une offensive pour s'emparer de la capitale Tripoli où siège le GNA, et qui s'est retrouvé en recul, a accusé samedi la Turquie d'étre derrière l »‘armement » et le soutien des forces du GNA. Sans avancer aucune preuve tangible de ce qu'il prétend, il a indiqué avoir décidé de déclarer la guerre à la Turquie, en ordonnant à ce qui « reste de ses hommes » de prendre désormais pour cible les navires , d'interdire les vols depuis et vers la Turquie, d'arrêter les ressortissants turcs en Libye, et de « porter atteinte aux biens de la Turquie en Libye ». Une attitude qui renseigne davantage sur la baisse du moral de l'homme et de ses troupes qu'autre chose, ont commenté les analystes de la scène internationale. « Mieux encore c'est un aveu d'impuissance et un indice de l'approche de la fin de Haftar », ajoutent-ils. Haftar qui prétendait avoir bénéficié de l'appui de puissances internationales au lendemain de son offensive le 4 avril, est force de constater qu'il est désormais isolé. La « guerre en Libye n'a aucun sens, sinon d'amplifier la crise humanitaire dans le monde », soulignent plusieurs voix aux Etats-Unis, à Paris et à Londres. Le président américain Donald Trump évite pour le moment de parler de la Libye et se concentre sur la situation dans le Golfe. De même que pour d'autres dirigeants de puissances étrangères qui préfèrent se concentrer sur la situation interne dans leurs pays.