Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé d'identifier et de juger les assassins présumés de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, en 2005, doit publier l'acte d'accusation entre « septembre et décembre », a annoncé lundi son président. « Le procureur (Daniel)Bellemare a annoncé qu'il allait probablement émettre l'acte d'accusation entre septembre et décembre », a dit le président du TSL, Antonio Cassese, dans une interview au journal anglophone libanais The Daily Star. Depuis le lancement du TSL en mars 2009, son procureur est devenu chargé de l'enquête sur ce meurtre. Une fois celle-ci terminée, il doit directement publier un acte d'accusation et le soumettre au juge de la mise en état, qui peut le confirmer ou le rejeter. M. Cassese a refusé de se prononcer sur des identités. « Je n'ai aucune idée (...). Le procureur ne dit jamais rien à personne au sein du tribunal », a-t-il ajouté. Le président du TSL a laissé entendre qu'un procès pourrait être ouvert en 2011, tout en soulevant des problèmes de budget. « Il y aura un problème l'année prochaine si, comme je l'espère vivement, il y aura procès. Nous devrons alors recruter davantage de personnel », a-t-il indiqué, précisant qu'il sera plus difficile de collecter des fonds pour 2011. Le budget de 2009 s'est élevé à 51,4 millions de dollars et celui de 2010 à 55,4 millions, dont 49% sont assurés par Beyrouth. Selon le premier rapport annuel du TSL publié en mars, le bureau du procureur du TSL a mené plus de 280 auditions de témoins en un an. « Le bureau du procureur a avancé de manière significative dans la constitution d'un dossier qui permettra de traduire les auteurs des crimes devant la justice », a dit ce rapport. « Ces progrès ont été réalisés en dépit de la discipline avérée des auteurs de l'attentat et de leur savoir-faire évident », poursuit le rapport qui couvre la période entre le 1er mars 2009, date d'entrée en fonction du tribunal, et le 28 février 2010. Concernant les avancées de l'enquête, M. Cassese avait souligné dans ce rapport que « l'auteur de l'attentat-suicide était en cours d'identification, grâce à une délimitation de son lieu d'origine géographique et une reconstitution partielle de son visage ». « Des informations supplémentaires étayant la thèse selon laquelle les auteurs de l'attentat auraient agi avec la complicité d'un groupe plus large, ont été obtenues », poursuit le rapport. Aucun suspect n'est détenu dans cette affaire pour le moment. Les deux premiers rapports de la commission d'enquête internationale de l'ONU, créée après l'assassinat de M. Hariri, avaient conclu à des « preuves convergentes » mettant en cause les renseignements syriens et libanais. La Syrie a toujours nié toute implication.