C'est au cri incessant et ininterrompu de «Doula madania machi aâskaria, Etat civil pas militaire», que des centaines de personnes ont manifesté, hier, dans les rues de la ville de Bouira, et ce, pour le 21e vendredi consécutif pour le départ du pouvoir en place. Rassemblés à la place publique du centre-ville, les manifestants venus des localités rurales de la wilaya n'ont cessé de scander des slogans hostiles au général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, de facto l'homme fort du pays. Dans son dernier discours, le chef d'état-major avait qualifié de «traîtres» les citoyens qui revendiquent «un Etat civil et non militaire», tout en les accusant aussi d'être à la solde de «cercles hostiles à l'Algérie». «C'est une République pas une caserne. Y'en a marre des discours menaçants et qui n'aboutissent à rien», a estimé un manifestant, la soixantaine passée, qui brandissait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : «Non à une justice de téléphone». La foule, qui a marché depuis la place publique en passant par le siège de wilaya, le tribunal, et en sillonnant les principales rues de la ville, a appelé également à la libération des détenus d'opinion, des prisonniers politiques ainsi que pour l'indépendance de la justice. «Libérez nos enfants», «Libérez Bouregaâ», lit-on encore sur des banderoles déployées par des manifestants qui ont scandé par ailleurs des slogans comme «Y'en a marre des généraux. République pas une monarchie». Arrivés devant le siège abritant la mouhafadha du FLN, les marcheurs ont scandé «FLN khawana, FLN traîtres !» En plus de la réponse des manifestants au premier militaire du pays, la foule a réclamé le départ du chef de l'Etat, Bensalah, et de son Premier ministre, Bedoui. La manifestation s'est déroulée dans le calme et aucun incident n'a été signalé. Un important dispositif policier a été déployé dès les premières heures de la matinée d'hier, à travers plusieurs endroits et devant les administrations publiques, a-t-on constaté sur place. Amar