Les pouvoirs publics ont décidé de donner un coup d'accélérateur au processus d'assainissement du mouvement associatif. Mise en œuvre en 2007, cette opération qui est destinée à mettre de l'ordre dans ce qu'on peut appeler le socle de la société civile, est restée quelque peu au stade de l'intention pour diverses considérations propres à l'administration. Aujourd'hui, le dossier vient d'être relancé avec la volonté de le prendre en charge d'une manière sérieuse. Ainsi, la direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) compte mettre les bouchées doubles en vue d'assainir une fois pour toute le mouvement associatif dans la perspective de le rendre performant et d'attribuer surtout les subventions de l'Etat aux associations jugées crédibles sur la base de leurs prestations. Il a été annoncé dans ce cadre que 491 associations, tous domaines confondus, ont été d'ores et déjà proposées pour être dissoutes en raison de leur absence totale sur le terrain. Celles-ci représentent environ 50% du nombre global d'associations que compte la wilaya. La dissolution sera prononcée par voie de justice dans le but d'éviter tout dépassement dans la conduite de ce dossier, a-t-on laissé entendre au niveau de la DRAG. Les associations ciblées n'en voudront qu'à elles mêmes. En tout cas, leur déficience, à cause peut-être de l'absence de moyens, représente un facteur déterminant dans leur mise au placard parce qu'elles ne peuvent pas continuer à faire de la figuration en disposant seulement d'un cachet qui justifie leur existence. Faut-il rappeler dans le même contexte que 45 associations avaient été dissoutes en 2009 de manière réglementaire, tandis que 28 autres ont été destinataires de décisions administratives de cessation d'activités. Les 1 048 associations qui sont enregistrées au fichier de la DRAG, ont été créées pour activer dans divers secteurs tels le sport, l'éducation, le social, l'environnement, la religion et la culture. Seules 538, d'entre elles dont 317 opérant dans la commune de Annaba, sont considérées « performantes » compte tenu des efforts qu'elles déploient dans le domaine de l'identification et du recensement des préoccupations des habitants relevant des catégories sociales qu'elles représentent. L'assainissement du mouvement associatif qui va séparer le bon grain de l'ivraie, espèrent certaines gens, montre que beaucoup reste à faire pour construire une société civile à même de servir de courroie de transmission entre l'administration et la société. D'autres pensent, par contre, que cette option ne constitue pas la solution idoine pour le développement du mouvement associatif car ils estiment qu'au lieu de procéder à la dissolution des associations inactives, il vaut mieux leur donner les moyens de se relancer. Les associations ne font-elles pas la force d'une société mais aussi d'un pouvoir ?