La rue jijelienne a fait une cinglante réponse au dernier discours de Gaïd Salah, lors de la marche d'hier en scandant «Madania machi âaskaria» (Un Etat civil et non militaire). La foule a particulièrement entonné les slogans qui ne semblent pas plaire au chef d'état-major comme «Gaïd Salah dégage», «Y en a marre des généraux», «Hada echâab la yourid hokm el âasker min jadid» (Ce peuple ne veut plus d'un nouveau pouvoir militaire), «Mada 7, solta lechâab» (Article 7, pouvoir au peuple), «ça y est, c'est bon, echâab (le peuple) président», «El yed felyed nahou el issaba nzidou l'Gaid» ou encore «Les Algériens, khawa khawa (frères) et Gaïd Salah mâa khawana (les traîtres)». Les marcheurs ont par ailleurs exigé la libération de Lakhdar Bouregâa, criant «Silmiya silmiya, matalebna charaia» (Pacifique, pacifique, nos revendications sont légitimes). Dans la marche, des manifestants ont brandi des pancartes appelant à une transition républicaine, remerciant Djamel Belmadi pour les résultats de l'équipe nationale, ou refusant un recyclage du système. On retiendra cet écriteau sur lequel était écrit : «Le peuple n'a jamais trahi l'Algérie, mais le pouvoir a toujours trahi le peuple».